Managers sous pression : des figures d’autorité vulnérables, victimes d’injustices invisibles

Bien que souvent perçus comme des leaders solides, les managers ne sont pas immunisés face aux injustices professionnelles.

Leur statut, paradoxalement, peut les empêcher de dénoncer les problèmes qu’ils rencontrent, par peur de fragiliser leur position. Harcèlement, discrimination, favoritisme ou gaslighting : autant de comportements nocifs que Thierry Picq et Thierry Nadisic révèlent dans leur ouvrage « Les managers aussi vivent des injustices » (Dunod, 2025).

Ces injustices trouvent leur origine dans des failles de la justice organisationnelle, où les règles manquent de clarté et d’application équitable. 

Un impact direct sur les entreprises

Ces dysfonctionnements ne touchent pas seulement les individus, mais affectent profondément les organisations. D’un côté, les managers désabusés se désengagent, entraînant leurs équipes dans une spirale de baisse d’efficacité. D’un autre côté, le départ fréquent de ces cadres crée un turnover élevé, désorganisant les structures internes et augmentant la pression sur les collaborateurs restants. Enfin, dans les cas extrêmes, certains managers peuvent réagir par des comportements nuisibles, comme le sabotage ou les représailles. Ces conséquences démontrent clairement l’urgence d’agir.

Reprendre le contrôle : des solutions indispensables

Pour inverser cette tendance, les entreprises doivent mettre en place des mesures concrètes. Une première étape essentielle est d’investir dans des formations ciblées, pour sensibiliser dirigeants et managers aux principes fondamentaux de la justice organisationnelle.

À cela s’ajoute la création d’une culture d’entreprise équitable, où les contributions des managers sont reconnues et valorisées.

Enfin, une responsabilité partagée, impliquant tous les niveaux hiérarchiques, permettra de bâtir un environnement éthique et équilibré. L

Notre organisation syndicale  propose de reconnaître les défis spécifiques des managers et d’adapter leurs pratiques.

Elle dénonce ces injustices invisibles et propose de reconstruire une justice organisationnelle forte où le manager existe et le revendique.

Ce n’est pas seulement une solution, c’est une nécessité pour assurer un avenir durable.