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Le logement accompagné favorise la mobilité professionnelle
L’Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO) organise la semaine du logement accompagné, du 23 au 27 novembre. À cette occasion de nombreuses conférences sont organisées pour débattre des conséquences de la crise, échanger sur les politiques publiques et présenter les actions quotidiennement menées sur le terrain. Pour voir le programme et s’inscrire : https://www.unafo.org/semaine-logement-accompagne/
À cette occasion, l'UNAFO publie la deuxième édition de son étude sur les personnes logées (unafo.org) par ses adhérents. Cette étude met en valeur l’utilité sociale du logement accompagné et sa participation significative à la politique du logement d’abord mais également à d’autres politiques publiques (emploi, jeunes, lutte contre la précarité, femmes victimes de violences conjugales…).
Pour la deuxième année consécutive, l’UNAFO a mené une enquête auprès de ses adhérents [1] pour connaître le profil des gens entrant dans et sortant d’une résidence sociale, d’un foyer de travailleurs migrants, d'une résidence pour jeunes ou encore d’une pension de famille.
Le logement accompagné, acteur de la politique du logement d’abord
Un tiers des entrants en résidences sociales (36 %) et en pensions de familles (33 %) provient de la rue ou d’un centre d’hébergement. Ainsi, comme en 2018, nos adhérents ont permis l’accès à un logement à près de 10 000 personnes venant de la rue ou d’un centre d’hébergement en 2019, alors que le gouvernement annonce que la politique du logement d’abord a permis de sortir 75 000 personnes de la rue.
Plus de 70 % des entrants motivent leur demande de logement accompagné par une situation précaire à court terme : risque de se retrouver à la rue, fin d’hébergement (en structure ou chez des tiers), logement insalubre ou inadapté ou encore risque d’expulsion. On notera également la part relativement importante (7 %) de gens motivant leur demande par une rupture familiale.
Le logement accompagné joue un rôle prépondérant dans l’accès à l’autonomie des jeunes, puisque 48 % des gens entrés en 2019 ont moins de 30 ans.
Par ailleurs, 60 % des gens quittent leur logement accompagné pour une solution de logement pérenne, social ou privé, soulignant une nouvelle fois la fonction d’insertion vers le logement portée par notre secteur.
Nouvelles données de cette étude
Cette étude met de nouvelles données en évidence, lesquelles n’avaient pas pu être analysées en 2018.
- La durée d’occupation : le logement accompagné s’adapte à tous les profils
La durée médiane d’occupation (tous type de résidences confondus) est de 16 mois pour l’année 2019. Pour les résidences sociales, les durées d’occupation sont très variables, montrant bien l’adaptabilité de ce type de logement aux besoins des résidants. Bien que 24 mois correspondent à la durée d’occupation maximum souvent admise, 45 % des séjours dépassent cette durée.
- Les revenus des gens logés : le logement accompagné les « stabilise ».
De fait, des gens ayant des difficultés à accéder à un logement social ordinaire directement ou n’ayant pas les ressources suffisantes, bénéficient d'un logement accompagné. L’enquête montre la part très importante de gens ne disposant que de très faibles revenus entrant dans le logement accompagné : en effet, 77 % d’entre eux se trouvent en dessous du seuil de pauvreté et 40 % disposent de moins de 305 € par mois.
Lorsqu’ils quittent leur logement accompagné, plus de 50 % des gens sortants se situent à un niveau de revenus au-dessus du seuil de pauvreté, contre 23 % à l’entrée dans le logement.
- Motif de la demande : le logement accompagné favorise la mobilité professionnelle.
Près du quart des intéressés (plus du tiers dans les résidences pour jeunes) cite la mobilité professionnelle comme motif de demande, avançant la souplesse de la résidence sociale pour correspondre à un besoin de logement pour un temps de la vie.
Attentes de l’UNAFO
Le logement accompagné permet de loger les gens les plus fragiles, les travailleurs précaires, les gens sans ressources ou bénéficiaires des minima sociaux. Les solutions flexibles et adaptables proposées qu’il propose en font un outil au service de nombreuses politiques publiques : logement d’abord et politiques menées en faveur de publics spécifiques comme les jeunes, les familles monoparentales, les femmes victimes de violence etc.
Inquiète de la stagnation voire du recul de la production de résidences sociales, l’UNAFO attend la mise en œuvre d’une stratégie de développement de l’offre de logements en résidences sociales pour tous les gens ne pouvant directement accéder au logement ordinaire. Elle attend également des réponses aux questions posées par le modèle économique des résidences sociales et demande une revalorisation de l’aide à la gestion locative sociale.
(1) Grâce à leur participation active, il a été possible d’exploiter les données à l’entrée (27 034 entrées) et à la sortie (27 403 sorties) relatives à un parc de près de 115 000 logements, représentant 75 % du parc total des adhérents de l’UNAFO.