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14 / 10 / 2025 | 11 vues
Bernard Ribet / Membre
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La valeur ajoutée des retraités

Depuis de trop nombreux mois les retraités font l’objet d’une campagne de harcèlement médiatique et politique qui se nourrit des fantasmes sur leur prétendue situation plus avantageuse quant à leur niveau de vie. On fait dire aux chiffres ce que l’on veut bien entendre en dépit des dénégations et des analyses documentées de nos organisations syndicales en réponse à ces contrevérités.

 

Mais là n’est pas seulement le sujet.

 

Les retraités sont, à juste titre, excédés, eux qui ont consacré une grande partie de leur existence « d’actifs » à servir leur pays, leurs familles, à contribuer à la solidarité intergénérationnelle. Ils ont travaillé, durement pour beaucoup, consenti des sacrifices pour constituer, quand ils le pouvaient, un patrimoine. Ils ont droit à jouir dignement de leur retraite et à un minimum de considération.


Cibler les retraités pour atteindre leur pouvoir d’achat dans le seul but de satisfaire une politique de régulation budgétaire est injuste et improductif. Ce n’est pas digne d’une société qui doit au contraire protéger ses aînés et leurs droits légitimes.


                                                                             

Et pourtant, retraités de la vie professionnelle nous ne sommes pas pour autant en retrait de toute activité dans notre société. Au contraire nous sommes un des rouages essentiels de la vie économique et sociale de notre pays et le pilier de la cohésion familiale.


1. Il faut bien prendre en considération du point de vue général de l’économie qu’il y a aussi une valeur marchande mais invisible générée par les retraités qui sont des contributeurs indispensables à la croissance et à la richesse de notre pays.


2. Les retraités sont engagés dans le vie publique. 1/3 environ des conseillers municipaux, régionaux et territoriaux et la moitié des maires ont 60 ans et plus. 41 % des sénateurs sont des retraités. Nombreux sont aussi les retraités qui apportent leur concours au fonctionnement des services publics de par leur participation aux différentes commissions, entre autres, le plus souvent bénévolement. Nombreux sont aussi ceux qui répondent à la solidarité nationale quand la nécessité l’exige.


3. Les retraités ont un rôle primordial en matière de cohésion sociale et familiale. Ils ont parfois en charge leurs propres parents âgés et pour certains affaiblis, voire dépendants. Ils sont aidants familiaux mais la solidarité intergénérationnelle s’exprime aussi vis-à-vis de leurs enfants et de leurs petits enfants qu’ils aident financièrement. De plus en plus de jeunes se trouvent en situation de précarité et le soutien des aînés à la retraite est non seulement une nécessité mais un fait de société, une réalité qu’il faut intégrer.


4. Enfin le tissu associatif est un élément essentiel de la cohésion sociale. Le monde associatif couvre des activités très diverses allant de l’entraide au secteur caritatif à l‘aide au « bien vieillir » dans des structures facilitant l’insertion des retraités, en passant par les associations de protection de l’environnement, les associations sportives, les associations culturelles, etc.
 

L’engagement associatif ne peut être fondé que sur le bénévolat. Un tiers des présidents d’associations ont plus de 65 ans et 44% ont plus de 58 ans. En outre, le secteur associatif emploie 1,8 million de salariés (soit près d’un salarié du secteur privé sur 10 !) pour une masse salariale brute de 42,7 milliards d’euros et un budget total de 125,3 milliards d’euros !
 

Parmi les bénévoles au sein des associations, 33% ont plus de 65 ans. Lien intergénérationnel et engagement associatif sont producteurs de richesse, certes non marchande, mais tellement nécessaire à notre propre cohésion nationale.
 

Dans le seul secteur associatif le bénévolat des retraités représente au moins 6 Md € par an.
 

A cet égard, les réformes successives, augmentation du nombre de trimestrialités, recul de la barrière d’âge ont et auront pour conséquence le vieillissement des personnes prenant leur retraite et le risque d’une moindre disponibilité pour des activités bénévoles. Cela étant, les retraités restent le pivot du lien intergénérationnel et de l’engagement bénévole. On n’ose imaginer une situation où il ne pourrait plus en être ainsi.


Des études ont été réalisées afin de valoriser la contribution économique annuelle des retraités français à savoir : la contribution des retraités à la croissance économique et à la richesse nationale, les travaux domestiques, les transferts intergénérationnels (garde d’enfants, aidants familiaux, aides financières) l’engagement associatifbénévole.


Ces contributions sont quantifiables et monétisables en termes de temps et de budgets consacrés. Les résultats sont éclairants mais non surprenants pour un observateur attentif et objectif du fonctionnement de notre société.


Ainsi l’apport des retraités est chiffré à 266,4 Md € en hypothèse basse et 412,5 Md € en hypothèse haute. Comparé au montant des retraites payées en 2024 soit 388 Md € (13,8 % du PIB) on voit bien que, ce que les retraités apportent, est du même niveau voire plus, soit de l’ordre de 9,5 % à 14,7 % du PIB.


Non les retraités ne sont pas une charge pour la société, comme on veut bien le démontrer, mais une chance !!

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