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Embaucher des travailleurs handicapés ne pénalise pas les performances économiques et financières des entreprises
Depuis 1987, les établissements du secteur privé de 20 salariés ou plus sont soumis à une obligation d'emploi de travailleurs handicapés (OETH), à hauteur de 6 % de leur effectif.
- Pour s'en acquitter, ils ont plusieurs options : l'embauche directe, l'embauche indirecte (sous-traitance et intérim), l'accueil pour formation...
Les efforts consentis par les entreprises ont-ils un effet sur leurs performances économiques ? Le cas échéant, peut-on estimer l'ampleur de ces effets ? Une récente note d'analyse de France Stratégie vise à éclairer ce sujet récurrent.
- En 2016, seulement 19 % des entreprises assujetties à l'OETH avaient une proportion d'emploi handicapé (direct ou indirect) supérieure ou égale au taux légal.
- Aujourd’hui, on estime que 5,7 millions de personnes ont un handicap, soit 14 % de la population en âge de travailler. La moitié environ (2,8 millions) bénéficient d'une reconnaissance administrative du handicap.
- Même si la situation semble meilleure en France que dans le reste de l’Europe, l’insertion sur le marché du travail de handicapés n’en demeure pas moins difficile : leur taux de chômage est près de deux fois plus élevé que la moyenne...
Il convient de préciser que l'analyse de France Stratégie ne prend pas les effets de la loi de 2018 en compte car celle-ci n'est entrée en vigueur qu'en 2020.
L'étude a été menée sur un large panel d’entreprises entre 2012 et 2016, elle confirme le rôle important que la taille et le secteur d’activité jouent.
Le secteur de l’information et de la communication fournit ainsi relativement peu d’efforts de recrutement direct, à l’inverse de l’administration publique, de l’enseignement, des secteurs de la santé ou de l’action sociale.
En outre, l'étude montre que l'augmentation de l’effort pour embaucher des travailleurs handicapés ne pénalise pas les performances économiques et financières des entreprises.
Il n’existe pas non plus de lien particulier entre le niveau de performances des entreprises et leurs modalités de réponse à l’OETH, dès lors que l’on corrige des effets de taille, de localisation et de secteur d’activité.