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25 / 01 / 2021 | 246 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Banque de France : de nouvelles fermetures de caisses d'ici 2022

La diminution de la circulation de la monnaie fiduciaire est un sujet régulièrement évoqué depuis le développement des moyens de paiements électroniques et qui s'est accéléré avec la crise sanitaire. Ce sujet va devenir éminemment sensible sur l'organisation des services concernés à la Banque de France et les moyens mis en œuvre pour l'accomplissement de ses missions en la matière.

 

Au regard de l'évolution des différents moyens de paiement, les Français règlent évidemment beaucoup moins leurs achats en espèces, ce qui mène à examiner les conséquences à en tirer tant par la Banque de France, en charge de la fabrication des billets et de leurs conditions de circulation, que l'établissement des monnaies et médailles qui frappe les pièces.

 

Selon les dernières informations fournies par la direction de la banque aux organisations syndicales, de sérieuses coupes sombres sont prochainement à prévoir en termes de nombre de caisses en région et vraisemblablement sur les emplois.

 

En l'état des réflexions menées par la direction de la banque sur le plan de restructuration du réseau, sur les 37 spécialement chargées du tri et de la remise en circulation des billets, près d'une quinzaine de caisses pourrait être supprimée d'ici 2022 sur l'ensemble du territoire au regard de leur baisse d'activité. C'est dire...

 

Selon les organisations syndicales, ce plan pourrait mener à la suppression de 130 à 200 emplois.
 

Reste à savoir comment sera organisée la déclinaison de ce nouveau plan de restructuration qui ne manque pas de susciter de légitimes et vives inquiétudes chez les salariés concernés, lesquels ont bien du mal à sereinement se projeter. D'autant qu'en vint ans, le réseau de caisses de la Banque de France n'a cessé de connaître des réorganisations lourdes de conséquences, avec parfois la recherche d'externalisation de certaines missions dont celle du tri des billets notamment.
 

Un CSE-C devrait se tenir mi-février pour lancer le processus légal lié à la mise en place d'un PSE à boucler avant l'été.

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La semaine dernière, en CSE-Central, le gouverneur de la Banque de France a effectivement  annoncé la fermeture de 13 caisses institutionnelles sur le territoire courant 2022 avec comme corollaire  la suppressions de 134 postes, chiffre très largement sous-estimé puisqu’il ne comprend pas les agents affectés à des missions de contrôle.

 

Il a également annoncé une clause de revoyure fin 2022, qui laisse craindre de nouvelles fermetures et donc de nouvelles suppressions de postes.

 

La direction a également fait état fin décembre de 600 suppressions de postes supplémentaires dans les autres secteurs d’activité, à l’horizon 2024.

 

Le réseau des caisses de la Banque de France sera ainsi passé de 210 implantations à 23 en 40 ans.

 

Pour nos organisations syndicales, la monnaie est un bien commun qui doit être géré par une institution publique dans le cadre d’un service public en pleine capacité de répondre aux besoins de nos concitoyens, quelles que soit leurs préférences en matière de moyens de paiement ou leur situation financière propre. Ce choix de la direction de la Banque conforte la privatisation de tout un pan de son activité en autorisant les sociétés de transport de fonds privées à trier les billets sans contrainte de plafond. Cela fait courir des risques à la stabilité de la filière, les deux sociétés de transport de fonds privées opérant sur le marché français étant en situation de fragilité financière.

Par ailleurs, la décision annoncée ce jour de leur confier en lieu et place des caisses qui ferment la gestion de stocks auxiliaires de billets (SAB), dont la Banque de France n’opèrera que le contrôle, met en danger la robustesse du dispositif. Et à quel prix ? Les transporteurs de fonds ont déjà fait savoir par voie de presse qu’ils n’élargiraient leur activité qu’à condition d’être rémunérés pour cela par la Banque de France, ce qui pose question sur l’utilisation de l’argent public.

 

En outre, les missions de la Banque de France en direction des entreprises et des particuliers, la médiation du crédit et le traitement des dossiers de surendettement notamment, sont plus que jamais nécessaires à la collectivité, ce qui est en contradiction avec toute suppression d’emploi.

 

La Fédération des Finances FO apporte son total soutien à la grève initiée par les syndicats de la Banque de France ce mercredi 10 février.

Le gouverneur a présenté au CSE du 20 janvier un projet pour réduire le maillage territorial de la Banque de France avec la fermeture de 13 caisses (Saint-Étienne / Besançon / Brest / Tours / Mulhouse / Nancy / Amiens / Perpignan / Rodez / Le Mans / Avignon / Gap / Bayonne) avec près de 150 emplois menacés.

Ce projet se double de la mise en place de stocks auxiliaires de billets directement chez les transporteurs de fonds privés.

Cette réforme guidée par une logique de coûts, est une véritable externalisation du tri des billets et pourrait anticiper la fermeture d’autres implantations à l’avenir.

Elle est dans le prolongement des restructurations de ces dernières années ayant abouti à la disparition en vingt ans de 160 caisses sur les 200 ouvertes en 2000.

Face à cette nouvelle attaque du réseau, FO Banque de France revendique le maintien d’un réseau de caisses sur l’ensemble du territoire et un plan d’accompagnement social à la hauteur du préjudice subi par les salariés impactés par les décisions unilatérales du gouverneur.