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21 / 02 / 2020 | 185 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Amiante : la Monnaie de Paris joue le pourrissement sur le préjudice d'anxiété

Depuis près de quinze ans, les préoccupations liées à l'utilisation de l'amiante (entre autres produits dangereux) dans les ateliers de la Monnaie de Paris n'ont cessé d'être mises en avant, faisant l'objet, au fil des changements de gouvernement et de direction, d'atermoiements ou tergiversations de toute sorte...
 


Les organisations syndicales n'ont cessé de relancer ces questions et, devant l'inertie des responsables de la Monnaie de Paris et Pessac, certains militants ont finalement créé « SOS Monnaie » en 2008, une association de défense des salariés et retraités victimes de maladies professionnelles et accidents de travail qui a pris l'initiative de nombreuses procédures juridiques pour essayer de se faire entendre, défendre les droits des salariés et faire trancher le débat sur ces questions éminemment sensibles et d'importance par tous les moyens.

Les années 2018 et 2019 ont finalement été riches en rebondissements, puisqu'en s'appuyant sur la jurisprudence nouvelle sur la reconnaissance du préjudice d'anxiété lié à une exposition à l'amiante, après une première décision de la Cour d'appel de Bordeaux déboutant les salariés de leurs demandes d'indemnisation, la Cour de cassation leur a donné raison fin novembre dernier.
 

En décembre, nous avons écrit qu'il serait important de voir comment la nouvelle direction de l'établissement entendait traiter le dossier : nous voilà fixés !
 

Selon nos informations, les responsables de l'association SOS Monnaie auraient récemment été reçus par le DRH et le juriste de la Monnaie. Leur approche des choses et leur attitude est édifiante. Ils se déclarent incompétents pour l'attribution d'une quelconque indemnisation, ne maîtrisant ni les données médicales, ni les niveaux d'exposition à prendre en considération. En l'état les propositions de l'association ont toutes été rejetées !
 

Seules les sept personnes ayant gagné en cassation percevront une indemnité de départ en retraite mais, pour les nouvelles demandes, la Monnaie de Paris refuse de payer en prétextant que le délibéré de la Cour de cassation n'est pas absolument clair.
 

Évidemment, les organisations syndicales et l'association SOS Monnaie n'entendent pas en rester là et comptent bien continuer leurs démarches devant les tribunaux compétents pour que les droits de tous les salariés et retraités concernés soient enfin véritablement reconnus.

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