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Accord de transformation d’activité chez Safran : aucun départ contraint sur 18 mois
Au bout de treize réunions de négociation et après consultation des équipes du groupe Safran, les négociateurs FO ont signé l’accord de transformation d’activité mercredi 8 juillet 2020 à Paris. La CFDT, la CGT et la CFE-CGC ont également été signataires...
Alors que l’industrie aéronautique traverse une crise durable et extrêmement profonde, la priorité absolue pour notre organisation syndicale est d’éviter une catastrophe sociale avec des licenciements secs. En ayant obtenu l’engagement de la direction générale de ne recourir à aucun licenciement économique dans le cadre de plans de sauvegarde de l’emploi, plusieurs milliers d'emplois en France sont ainsi préservés pour les dix-huit prochains mois.
Cet accord garantit qu’il n’y aura aucun départ contraint. Les salariés seront incités à quitter le groupe : près de 3 000 pourront par exemple accéder à la retraite plus tôt grâce à des primes de départ pouvant aller jusqu’à onze mois de salaire pour 40 ans d’ancienneté ou grâce au financement à 100 % par Safran des rachats de quatre trimestres de cotisations de retraite.
D’autres salariés pourront devenir micro-entrepreneurs ou créer leur entreprise en recevant une aide de 60 000 euros et l’accompagnement d’un cabinet. Ceux qui souhaiteront changer de carrière en dehors du groupe bénéficieront d’une aide de 40 000 euros et d’une formation.
Pour les salariés qui resteront au sein du groupe, notre organisation a bataillé pour faire graver dans l’accord que les mobilités ou détachements se fassent exclusivement sur la base du volontariat du salarié.
De plus, la signature de cet accord permettra à Safran de déployer le nouveau dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD), revendiqué auprès de l’Etat par notre fédération. Celui-ci plafonne le nombre d’heures chômées à 40 % de la durée de travail au maximum et garantit de 90 à 93 % du salaire net selon le temps de travail.
Ensuite, alors que des sacrifices temporaires sont demandés au personnel (comme le quasi gel des primes d’intéressement pour 2020 et 2021 et le gel des abondements de l’épargne salariale en 2021), il était essentiel pour nous que les cadres dirigeants et les actionnaires soient exemplaires pendant la crise. Après avoir revendiqué et obtenu le gel des dividendes pour 2020, nous nous félicitons d’avoir de nouveau été entendus puisqu'un engagement de modération des dividendes en 2021 a été acté dans cet accord. C’était attendu par les salariés et c’est d’autant plus justifié dans cette période où le groupe perçoit d’importantes aides publiques.
Enfin, une autre priorité pour nous était d’assurer le maintien de nos savoir-faire en France. Nous avons réussi à obtenir l’embauche de 300 jeunes diplômés et jusqu’à 450 apprentis en 2021. Notre organisation syndicale tenait à ce que Safran assume pleinement sa responsabilité sociale et aide une génération sacrifiée grâce à ces recrutements.
D’autres embauches seront toutefois nécessaires pour assurer le transfert de compétences et être prêt quand l’activité repartira car elle repartira. Notre fédération y veillera et en fait son cheval de bataille en revendiquant l’arrêt de toutes délocalisations et le rapatriement de charges de production en France. Il en va de l’avenir de notre industrie dans notre pays.