Relations des usagers avec les services publics: des difficultés d'accès aux droits qui concernent toute la population
L'enquête sur les relations entretenues par les usagers avec les services publics s'inscrit dans une série d'études menées par le Défenseur des droits pour identifier et mesurer les atteintes aux droits dans ses domaines d'intervention. Après une première édition en 2016, le Défenseur des droits renouvelle l'enquête en 2024 pour observer les évolutions.
Elle se compose de 5 volets. Le deuxième, publié le 13 octobre 2025, est consacré aux relations entretenues par les usagers avec les services publics.
Les principaux éléments à retenir confirme le sentiment assez général qui peut s'esprimer...
L'enquête menée par le Défenseur des droits analyse les relations des usagers aux services publics en abordant :
- la question des difficultés rencontrées par les personnes interrogées dans leurs démarches administratives, et en particulier en ligne ;
- les difficultés rencontrées pour résoudre un problème avec un service public (ou une administration) ;
- le renoncement aux droits.
Les principaux constats:
- Des difficultés qui s’étendent à toute la population. En 2024, 61% des sondés rencontrent des difficultés, qu’elles soient ponctuelles ou régulières, contre seulement 39% en 2016. Des difficultés qui touchent toute la population, y compris ceux habituellement moins concernés (+ 86 % pour les cadres ou professions intermédiaires, + 75% pour les diplômés de master et plus).
- Des problèmes encore nombreux qui se résolvent plus rapidement avec un contact humain. Plus de 4 personnes sur 10 déclarent avoir rencontré un problème avec un ou des services publics au cours de ces 5 dernières années. La difficulté la plus souvent citée est celle de contacter quelqu’un pour obtenir des informations ou un rendez-vous.
- Le renoncement aux droits, une réalité. 23% des usagers sondés déclarent avoir déjà renoncé à un droit au cours des 5 dernières années, avec pour motif principal : la complexité des démarches. L’enquête montre également que l'expérience vécue lors des contacts avec l'administration peut conduire au renoncement. Ce phénomène est particulièrement marqué chez certaines catégories. Par exemple, 50% des personnes qui disent avoir vécu des discriminations venant d’un service public contre 20% de celles déclarant ne pas avoir vécu de discriminations.
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Les difficultés des usagers en forte hausse
Face aux services publics, les difficultés des usagers en forte hausse
L a baisse des moyens des services publics ou encore la numérisation croissante des démarches administratives apparaissent comme des causes majeures de la dégradation des relations entre usagers et administrations.
C’est ce que montre l’enquête du Défenseur des droits sur les relations des usagers avec les services publics, parue mi-octobre.
En 2024, 61% des personnes sondées disent peiner à réaliser leurs démarches administratives, contre 29% lors de la dernière étude en 2016. Ces difficultés concernent toutes les catégories socioprofessionnelles, ainsi 86% des cadres. Par ailleurs, un tiers des ouvriers et des employés disent se heurter à des difficultés récurrentes dans leurs démarches, idem pour ceux qui ont des difficultés financières (33%).
La dématérialisation croissante des démarches complexifie en effet la tâche des usagers, explique le Défenseur des droits, constatant que moins d’une personne sur deux (49%) parvient à effectuer seule les procédures en ligne. Près d’un quart des personnes renoncent à des droits Globalement, en 2024, plus de quatre usagers sur dix rencontrent toujours des problèmes avec les services publics.
Entre le virage du tout numérique et la baisse des effectifs dans les services, la difficulté des usagers à contacter un agent pour obtenir des informations ou un rendez-vous, meilleur moyen de résoudre un problème dans son dossier, devient un obstacle majeur : 72% des sondés signalent ce problème, soit plus du double qu’en 2016.
Tous ces écueils restent très dissuasifs : presque un quart des personnes (23%) ont renoncé à au moins un droit (allocation notamment) au cours des cinq dernières années, souligne le Défenseur des droits