Les fédérations syndicales de l’énergie s’engagent pour défendre les missions de service public assurées par ENEDIS et RTE
Défendant la primauté de l’intérêt général dans l’énergie, l’Interfédérale composée des quatre fédérations syndicales représentatives des industries électriques et gazières (FNME-CGT, CFECGC Énergies, FCE-CFDT et FNEM-FO) appelle le Gouvernement, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) et les directions des gestionnaires de réseaux électriques ENEDIS et RTE à ne pas sacrifier les moyens dont les salariés ont besoin pour assurer leurs missions de service public au service des Français.
Avec le rôle de l’électrification dans la décarbonation de l’économie, l’importance de la qualité de l’électricité pour la réindustrialisation, le développement des véhicules électriques et plus encore la croissance rapide des énergies renouvelables, l’Interfédérale est plus que jamais convaincue de l’importance des missions de service public portées par les réseaux électriques et de leur rôle au cœur de la transition énergétique.
L’engagement sans faille des salariés afin d’assurer 24h sur 24, 7 jours sur 7, ces missions de service public comme leur mobilisation exemplaire dans la gestion des événements climatiques qui frappent les réseaux ne sont plus à démontrer.
Face à tous ces enjeux qui déterminent l’avenir énergétique du pays et sa capacité à relever le défi climatique, l’Interfédérale demande de sanctuariser les moyens nécessaires aux missions de service public des gestionnaires de réseaux électriques.
Ces moyens ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la prédation fiscale, d’une régulation punitive ou d’une performance financière hallucinante.
L’Interfédérale n’oublie pas que par le passé, les décideurs n’ont pas hésité à charger la barque des réseaux, qu’il s’agisse de mesures exigées par des industriels adeptes du chantage à l’emploi ou du soutien dogmatique à un marché de l’électricité dysfonctionnel via l’achat des pertes, et ce au détriment des missions de service public et de l’intérêt des Français.
Dans cette perspective, et alors que le prochain tarif d’utilisation des réseaux dit TURPE7 est en débat, l’Interfédérale demande au Gouvernement de ne pas succomber au délire fiscal sur le système électrique, à la CRE de ne pas retomber dans la logique punitive dont elle a fait preuve dans les précédentes constructions tarifaires, et aux directions d’ENEDIS et de RTE de ne pas céder à la facilité ni à la logique de plans de performance destructeurs, en particulier s’ils sont guidés par des intérêts éloignés de leurs missions de service public tel que celui de séduire leurs actionnaires.
L’Interfédérale sera toujours aux côtés des salariés d’ENEDIS et de RTE pour défendre leur capacité à répondre aux missions de service public que la Nation leur a confiées et auxquelles ils sont viscéralement attachés depuis près de 80 ans
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NÉGOCIATIONS TURPE 7
NÉGOCIATIONS TURPE 7: FO Énergie rencontre la CRE
Le mercredi 23 octobre dernier, FO Énergie a rencontré la présidente de la CRE pour défendre les intérêts des salariés dans les négociations du TURPE 7.
La négociation du Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE 7) est en cours(1), et elle s’annonce décisive pour l’avenir d’Enedis et de ses salariés. En effet, ce dernier représente 90 % des revenus de l’entreprise pour les 4 ans à venir.
Le contexte est tendu : d’un côté, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) propose une augmentation limitée des tarifs à hauteur de 10 % (cf. synthèse de la consultation publique du 11 octobre 2024); de l’autre, Enedis présente une demande d’augmentation significative de 18,9 % pour couvrir notamment les coûts liés aux investissements(2) indispensables à la transition énergétique, aux infrastructures et aux nouveaux défis de la distribution d’électricité.
Or si le volume retenu est insuffisant, des conséquences négatives pourraient émerger, comme une réduction des effectifs, une augmentation de la charge de travail, moins de formation, des retards dans les projets ou encore moins de sécurité et de maintenance.
C’est pourquoi, notre fédération vient de rencontrer la présidente de la CRE pour défendre les intérêts des salariés dans ces discussions.
Nous avons fait part des préoccupations croissantes des agents face aux propositions de la CRE qui risquent d’avoir des répercussions graves sur l’emploi, les conditions de travail et la qualité du service public que nous fournissons.
Un message rassurant, mais qui ne fait pas disparaitre toutes les inquiétudes
Lors de notre rencontre, la présidente s’est voulue rassurante quant aux demandes en accroissement des effectifs demandé par Enedis, reconnaissant la nécessité d’adapter les ressources humaines face à l’augmentation des missions et des investissements.
Toutefois, la Commission a également laissé entendre que, malgré ces besoins, l’augmentation du tarif devrait rester contenue. Cela signifie qu’Enedis devra arbitrer entre le financement de ses projets ambitieux et la maîtrise des coûts. Une augmentation limitée du TURPE aurait inévitablement des impacts sur la masse salariale, et donc sur les futures négociations salariales.
Notre organisation syndicale tient à rappeler que la qualité du service public et la transition énergétique ne pourront se faire au détriment des conditions de travail ni de la juste rétribution des agents.
Pourquoi une augmentation du tarif est-elle cruciale?
La période 2025-2028 est marquée par des politiques ambitieuses d’électrification des usages (mobilité électrique, industrie) et par la croissance continue des énergies renouvelables (EnR).
Enedis prévoit également une hausse de l’activité de 20 %. Elle prévoit ainsi une forte hausse des investissements, de 4,9 milliards d’euros en 2023 à 7 milliards d’euros en 2028. Agir, ne pas subir! 2/2 Trois raisons principales justifient cette augmentation :
- Raccordement des producteurs EnR : La demande de raccordement des infrastructures de production d’EnR devrait croître de 6 % par an.
- Développement des infrastructures de recharge de véhicules électriques : Enedis doit accélérer l’équipement en infrastructures pour soutenir la mobilité électrique.
- Renforcement des réseaux : Afin de répondre aux défis climatiques et d’assurer la résilience des infrastructures, des investissements massifs sont nécessaires.
Dans ce contexte, notre fédération s’oppose fermement à tout compromis qui sacrifierait l’emploi ou les conditions de travail des agents pour maintenir des objectifs de rentabilité à court terme. Nous appelons à un tarif TURPE 7 qui prenne pleinement en compte les besoins réels d’Enedis afin de garantir la mission de service public et la transition énergétique.
Elle entend rester mobilisée pour garantir que les intérêts des salariés soient défendus avec fermeté dans ces négociations.
L’avenir de nos emplois et de notre service public dépend de décisions tarifaires justes, permettant à Enedis de rester un acteur clé de la transition énergétique en France, tout en assurant la stabilité financière de l’entreprise.
(1) la CRE a lancé la consultation publique depuis le 11 octobre dernier, pour une clôture prévue le 22 novembre 2024. Après cette phase, la CRE rendra sa décision définitive au cours de l’année 2025.
(2) 70 Mrds € d’investissements sont prévus par Enedis sur la période de 2021 à 2030. Ces investissements sont destinés à moderniser le réseau de distribution d’électricité, à intégrer les énergies renouvelables, à soutenir la transition énergétique, et à développer des infrastructures comme les réseaux intelligents (Smart grids) et les bornes de recharge pour véhicules électriques.