C'est un sujet régulièrement évoqué avec souvent bien nombre d'a priori ou idées reçues mais qu'en est-il vraiment ?  Une note de la DGAFP du mois dernier sur la  "Mobilité départementale des agents de la fonction publique par métier et par âge" (1) apporte des éléments de réponses intéressants...même si l'analyse a été faite sur l'année 2021 et que les choses ont peut être légèrement évolué;

On pourra retenir, entre autres que :

Un taux de mutation quasiment stable

Au cours de l’année 2021, 140 000 agents civils de la fonction publique ont changé de département, soit 2,6 % des agents présents au 31 décembre 2020  et que ce taux est quasiment  stable depuis 2012, même s'il varie selon les différents  versants de la Fonction Publique :
 

• 4,0 % des agents civils de la fonction publique de l’État ont changé de département,
• 1,1 % de ceux de la fonction publique territoriale
• et 2,5 % de ceux de la fonction publique hospitalière.

La mobilité départementale varie selon les métiers et décroît avec l’âge

Les professeurs certifiés et agrégés sont trois fois plus mobiles que les professeurs des écoles. Les enseignants, qui représentent près de la moitié des effectifs de la fonction publique de l’État, sont moins mobiles que l’ensemble des agents du versant : 2,6 % d’entre eux ont changé de département en 2021, 6,8 % des moins de 34 ans et 1,6 % des plus de 40 ans.

#Plus de mobilité départementale pour les personnels de la sécurité intérieure

Le personnel de la sécurité intérieure, qui représente 6,0 % des effectifs de la fonction publique de l’État, est plus mobile : 6,1 % des agents ont changé de département en 2021, 12,2 % des moins de 34 ans et 3,1 % des plus de 40 ans.

#Seuls 0,5% des personnels techniques de la FPT ont changé de département en 2021

Dans la fonction publique territoriale, 1,2 % des agents de la filière administrative et 0,5 % de ceux de la filière technique ont changé de département en 2021, avec des différences par âge moins marquées.

#Une augmentation sur dix ans de la mobilité départementale dans la FPH

Dans la FPH, la filière soignante est sensiblement moins mobile que l’ensemble du versant : 10 700 de ses agents présents fin 2020 ont changé de département en 2021, soit un taux de départ de 1,4 % pour la filière contre 2,5 % pour le versant. Notons toutefois l’augmentation de ce taux sur la période (+0,3 point), qui peut être liée à des restructurations d’hôpital ou à des fermetures de maternité.

L’amplitude entre le taux de départ départemental le plus fort et le taux le plus faible est de 6,7 points. La Guadeloupe, les Pyrénées-Orientales, la Martinique, les Vosges et la Haute-Corse sont les départements dont les taux de départ sont les plus faibles, le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine, Paris, le Finistère et les Alpes-de-HauteProvence ceux dont les taux de départ sont les plus élevés.

Les agents travaillant dans les départements ayant une frontière maritime semblent géographiquement plus « captifs » de leur affectation que ceux des départements de l’Île-de-France dont les taux de rotation sont plus importants.

#La mobilité géographique concerne surtout les jeunes

Dans la fonction publique, le taux de mobilité départementale décroît avec l’âge et donc avec l’ancienneté La décroissance avec l’âge concerne tous les métiers. Toutefois, en début de carrière, on observe des différences entre les profils de mobilité, essentiellement parce que la mobilité géographique des jeunes varie selon que l’entrée dans le métier est ou n’est pas assortie d’une formation initiale dans un département susceptible d’être différent du département d’affectation à la titularisation.

#Forte mobilité des jeunes professeurs, surveillants et gardiens de la paix

Dans la FPT et la FPH, moins de 3% des jeunes ont changé de département en 2021

(1) La note détaillée de la DGAFP: 

https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/Publications/Publications%20Etudes%20et%20statistiques/Point%20stat/2024/mobilite-departementale-agents-fonction-publique-metier-age.pdf