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Production d’électricité nucléaire le verrou de 50 % a sauté
C’est désormais acté, le parlement a voté la suppression du plafond de la part de production nucléaire de 50 % introduit dans la loi de 2015 sous la présidence de François Hollande.
C’est un changement radical dans la politique énergétique française qui met en avant les besoins de la Transition Energétique avant ceux de la tambouille Politicienne. Il aura fallu une crise énergétique majeure pour faire bouger les lignes et pour que le gouvernement prenne conscience que le temps presse pour garantir la souveraineté énergétique du pays et garantir une transition décarbonée.
Ce seuil de 50 % ne reposait sur aucun fait scientifique comme l’a récemment mis en lumière la commission d’enquête de l’Assemblée nationale et a conduit à la fermeture de moyens de production, dont Fessenheim, qui ont cruellement manqué aux Français ces derniers mois.
Dorénavant, avec la construction de 6 nouveaux EPR et le lancement d’études pour 8 autres, c’est un revirement total de politique qui s’opère. Le Groupe EDF doit maintenant être à la hauteur des enjeux notamment dans la maitrise de la Gestion Prévisionnel des Emplois et des Compétences!
Vitesse ou précipitation ?
La filière a besoin d’un soutien politique stable pour être relancée. Le modèle des années 70 n’est plus reproductible aujourd’hui. L’annonce de Belfort en février 2022 entraine la construction d’un réacteur tous les 2 ans. Le contexte législatif a fortement évolué notamment du point de vue de la réglementation. Ceci a pour conséquence un allongement de la durée de construction à près de 15 ans. De même, cette accélération pose la question du calendrier du secteur de l’énergie.
Quel destin réserver à la prochaine PPE, prévue l’été prochain face à toutes ces décisions? Accélération du nucléaire et mix énergétique peuvent-ils réellement être décorrélés? Comment seront financés ces nouveaux moyens décarbonés électronucléaires, ENR ?
Dans ce contexte, la prochaine bataille se joue également au niveau européen et notamment par rapport aux Allemands qui n’ont pas dit leur dernier mot contre notre modèle énergétique! Il est temps pour nous de reprendre en main notre avenir énergétique qui est tout à fait compatible avec les interconnexions européennes.
Prévoir pour mieux gouverner
Tout comme la crise climatique, la crise énergétique était prévisible! Il faut planifier la montée en puissance des ENR, des biogaz, de la filière hydrogène, la question de l’hydraulique sous tous ses aspects de la compétitivité de chaque énergie, des besoins de stockage, des innovations avec la miniaturisation des centrales, les SMR et les centrales à neutrons rapides, voire les surgénérateurs. Nous avons besoin d’un pôle public de l’énergie décarbonée comme le développe notre fédération pour répondre aux défis qui se présentent à nous