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La Mutualité française et la santé au travail : Faites ce que je dis, pas ce que je fais !
Convier la presse et des leaders syndicaux pour discuter santé au travail et mener dans le même temps un plan social drastique dans sa propre maison, c’est le grand écart que réalisera ce mardi 21 février 2023, Eric Chenut, président de la Fédération nationale de la Mutualité française, une entreprise qui aime à se qualifier de fleuron de l’économie sociale et solidaire !
Le 21 février, Eric Chenut dévoilera en effet le contenu des propositions mutualistes dans le domaine de la santé au travail et présentera les résultats d’un sondage Harris interactive sur cette thématique. Nous sommes heureux de constater que la Mutualité s’intéresse aux conditions de travail, à la prévention des maladies professionnelles, au sens de l’activité, et aux inégalités sociales de santé induites par les risques du travail. Nous découvrons avec satisfaction, via cette séquence de pure communication, que la FNMF possède en la matière une véritable expertise et des convictions chevillées au corps.
C’est d’autant plus surprenant que cela ne cadre pas vraiment avec ses propres pratiques en interne au sein de l’entreprise FNMF. En effet, de graves problèmes de santé au travail gangrènent notre quotidien depuis de nombreuses années : arrêts pour dépression de nombreux salariés, plaintes contre des méthodes de management délétères, surcharge de travail induite par la réduction continue des effectifs...ce qui a conduit à des alertes du médecin du travail sur les risques psychosociaux, et à plusieurs expertises pour risques graves.
A aucun moment, l’actuel président de la FNMF, comme son prédécesseur (Thierry Beaudet, devenu depuis, président du CESE), ou la direction générale de la FNMF n’ont pris la mesure des problèmes ni engagé une véritable politique de prévention, réclamée par les instances représentatives du personnel.
L’annonce le 14 février d’un plan social d’une brutalité rare est venue noircir un peu plus le tableau. La FNMF compte se débarrasser de plus d’un quart de ses effectifs en quatre mois. Pourtant, le conseil d’administration du 8 décembre 2022 a fixé un délai plus souple (2027) pour un retour à l’équilibre et une diminution progressive des emplois. La décision de lancer un plan social, correspondant, selon les propres termes d’Eric Chenut, à « une conviction personnelle » de sa part, montre qu’il est moins préoccupé par les conditions de travail et la santé des salariés que ce qu’il affiche publiquement.
Réorganiser une entreprise en quatre mois au lieu de le faire en quatre ans, c’est choisir en toute connaissance de cause la voie de la casse sociale, et mettre en danger aussi bien les salariés sacrifiés que les « survivants ».
Le CSE et les trois organisations syndicales de la FNMF ont demandé à Eric Chenut et la direction de la FNMF d’abandonner le PSE et de s’engager sur une autre voie, plus respectueuse de l’avenir de l’entreprise comme de celui de tous les salariés. Une voie plus respectueuse des valeurs de l’économie sociale et solidaire et de la prévention des risques professionnels, dont se réclame aujourd’hui publiquement le président de la Fédération. Nous attendons de voir s’il est prêt à mettre ses grands principes en œuvre ou si ce ne sont que des mots.
La secrétaire du CSE de la FNMF comme les délégués syndicaux CFDT, CGE-CGC et Sud Mutualité se tiennent à la disposition des journalistes pour plus de détails.
En outre, la secrétaire du CSE, ainsi que les délégués syndicaux CFDT et Sud Mutualité seront présents devant la Villa M (24-30 Bd Pasteur, Paris 15e) ce mardi 21 février, à partir de 13h30, pour répondre aux questions de la presse.
Contacts Presse :
Françoise Troublé Uchôa, secrétaire du CSE de la FNMF, tél : 06 21 08 20 70.
Ricardo Saez, délégué syndical CFDT, tél : 06 38 49 02 31.
Arielle Garcia, déléguée syndicale CFE-CGC, tél : 06 76 09 35 40.
Stéphane Vincent, délégué syndical SUD Mutualité, tél : 06 74 31 80 85.