Organisations
Banque de France : de singulières méthodes de dialogue
Le gouverneur de la Banque de France a décidé d'organiser le 12 janvier un "évènement" interne où des agents pourront lui poser des questions. Pour la Direction de la communication, cette initiative était présentée comme un événement exceptionnel à Paris dans lequel le gouverneur répondrai , en direct et en présentiel, aux questions qu’un panel d’agents souhaiterait lui poser.
Mais à la lecture du mail adressé dans les tout premiers jours de janvier avec demande de retour dans la semaine, quelle ne fut pas notre surprise en découvrant dans les instructions transmises initialement aux services chargés de la sélection, que les agents présélectionnés (2 agents par direction générale) devraient être :
- de profils variés (hommes et femmes, jeunes et plus âgés, cadres et non cadres, titulaires et contractuels, siège et réseau).
- à l’aise à l’oral
- volontaires
- et "non engagés dans une organisation syndicale"
L'intersyndicale FO, SNA-BF et Solidaires a réagi et nous avons appris qu'un mail rectificatif ne faisant plus mention de cette exclusion avait été envoyé... mais le mal était fait car le premier circulait déjà. Cela ne change rien sur le fond. La consigne a déjà été donnée et sera donc respectée, même non-écrite a posteriori, aussi bien pour cet évènement que pour les suivants.
Pour les syndicats FO, SNA et Solidaires, cette technique interroge dans un contexte de profond malaise au sein de l'institution. Les enquêtes internes montrent des conditions de travail très dégradées et une absence de perspectives, très inquiétante dans une organisation pérenne. Moins d'1 agent sur 2 conseillerait d'y travailler selon les 3 dernières enquêtes.
Les qualités de communicant de F. Villeroy de Galhau, reconnues même par ses détracteurs, masquent mal un management brutal et cassant. Même les cadres dirigeants souffrent de cette situation.
D’autres évènements ont récemment crispé le dialogue social. La direction de la BdF a ainsi dissimulé aux élus un avis défavorable de la CNIL pour faire passer de force un système d’enregistrement des communications téléphoniques. Les représentants du personnel se plaignent également de données dissimulées ou de présentations tronquées lors des consultations.