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10 / 02 / 2021 | 92 vues
Frédéric Homez / Abonné
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Il faut une stratégie pour éviter la pénurie de semi-conducteurs dans l'industrie automobile

En pleine crise sanitaire mondiale, les constructeurs et les équipementiers automobiles européens sont affectés par un phénomène conjoncturel industriel dépendant notamment du bon vouloir et des choix d’un fournisseur asiatique depuis des semaines, ce qui jette une lumière crue sur la dépendance européenne dans le domaine des circuits intégrés.

 

Au regard de l’actualité de ces derniers jours, les constructeurs et les équipementiers français ne sont malheureusement pas épargnés par cette pénurie de composants automobiles avec les fortes conséquences que cela peut engendrer sur la production de véhicules et la désorganisation du travail dont les salariés ne sont pas responsables.

 

La disette dans le domaine des semi-conducteurs est mondiale et le secteur de la construction automobile française est frappé à son tour. Cette tension d’approvisionnement, dont les causes sont multifactorielles, traverse en fait de nombreux secteurs industriels depuis déjà plusieurs mois. Or, l’intégration accrue de nouvelles technologies incluant des circuits intégrés dans les véhicules, couplée à une forte hausse de la demande et à la pandémie mondiale du covid-19 mettent les nombreuses difficultés d’approvisionnement de ces matières en exergue. En effet, 70 % des commandes dépendent d’un seul fournisseur : le Taïwanais TSMC.

 

La question de la souveraineté industrielle de la France se pose donc de nouveau, soulignant une fois de plus les nombreuses lacunes des stratégies nationales. Le secteur de l’automobile (constructeurs et équipementiers), déjà frappé par la crise économique liée aux objectifs de réduction de CO2 et par la crise sanitaire, doit désormais faire face à ces ruptures d’approvisionnement qui mènent à des arrêts de production (Faurecia, Renault, Stellantis et Toyota).

 

La pénurie des semi-conducteurs est également un sujet porté par notre organisation syndicale au sein de la plate-forme automobile (PFA) dans le cadre actuel de la négociation d’un avenant au contrat stratégique de filière signé en 2018 entre les différents partenaires du secteur de l’automobile.

 

Pour nous , il faut non seulement traiter les conséquences de ce phénomène industriel, qui n’est pas irrémédiable, en adoptant enfin une véritable politique industrielle nationale évitant les risques de rupture d’approvisionnement mais aussi en assurant une meilleure indemnisation pour les salariés qui sont ou seront mis en activité partielle.

 

Notre fédération interpelle le Ministère du Travail et revendique donc une meilleure indemnisation des salariés de ce secteur, déjà très fortement touché par la crise ces derniers mois, Les chefs d’entreprise, le gouvernement et les ministères concernés ne peuvent se contenter de gérer l’urgence et les crises les unes après les autres. Il est grand temps de mettre un coup d’accélérateur à la politique industrielle française de long terme, qui semble s’amorcer notamment avec la question des relocalisations nécessaires et indispensables afin d’éviter les ruptures d’approvisionnement de nos industries. C’est un enjeu non seulement pour l’emploi, mais aussi et surtout pour la souveraineté et l’économie de notre pays.

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