Salaires dans le transport routier de marchandises : une nouvelle désillusion
Les résultats des entreprises du transport routier de marchandises (TRM) ont été plus qu’excellents en 2019. L’ensemble de la chaîne du transport routier (la deuxième ligne) a répondu présent lors de la première vague du covid-19 et nous avons toujours un très gros problème d’attractivité dans les métiers du transport par route.
Le patronat du transport routier (FNTR, TLF et OTRE), lui, est resté fidèle à lui-même, avec des propositions d’augmentation salariale et de frais de route, inacceptables et incompréhensibles. Donc, dans sa grande générosité, le patronat du TRM accorde 1 % d’augmentation salariale aux travailleurs du TRM au 1er novembre et 1 % d’augmentation sur les frais de route.
- Ce qui nous fait : 1 % / 12 = 0,083 % mensuel.
Applicable sur deux mois en 2020, novembre et décembre, cela donne : 0,166 % d’augmentation pour 2020 car, pour le patronat du TRM, pas question de faire du rétroactif au 1er janvier.
Ce qui va laisser les salariés du TRM au SMIC, voire légèrement au-dessus pour deux mois car, au 1er janvier 2021, quand le SMIC augmentera de nouveau, les professionnels du TRM redeviendront smicards.
La Fédération nationale des transports et de la logistique rappelle que la négociation de 2020 s’est faite sur les excellents chiffres du TRM 2019, que la partie patronale n’a pas voulu faire de négociation annuelle obligatoire (NAO) au début de l’année 2020, que les salariés en chômage partiel pendant la première vague du covid-19 ont été payés par l’État, donc avec nos impôts, et qu'ils ont eux aussi perdu du pouvoir d’achat.
Pour nous, la reconnaissance du professionnalisme des salariés du TRM et l’attractivité des métiers du TRM passent obligatoirement par un vrai décrochage du SMIC, un vrai 13e mois et une convention collective nationale digne de ce nom.
Concernant les frais de route, c'est encore une fois se foutre des salariés. Alors que nous sommes pour un repas à 5 € de ce qu’autorise l’ACOSS dans son maximum, notre organisation syndicale ne fait pas la charité pour les salariés du TRM. Elle demande juste une réelle reconnaissance et une véritable attractivité des métiers du TRM.
Elle ne signera donc pas les NAO de 2020. Un petit rappel : pendant la première vague du covid-19, 60 décès dans les transports et plus de 6 000 cas positifs.
Afficher les commentaires
Sans parler des conditions de travail des routiers
Car l'état d'urgence sanitaire exige des mesures d'urgence pour les "Héros de la route"...à nouveau directement impactés par les nouvelles décisions sur le confinement..!
Les fédération syndicales des transports CFDT,CGT,FO et CFTC viennent de réagir en interpelant le Ministre des transports
Les Organisations Syndicales constatent avec désolation, que L’Etat n’a pas su tirer les leçons du passé.
Elles soulignent dans un communiqué commun qu'une fois encore, les conditions de travail des conducteurs routiers, qui permettent la continuité de toute l’économie du pays, vont être impactées par la fermeture des relais routiers.
Pour elles, "ce manque de considération à l’endroit des salariés que l’on dit essentiels à la Nation est proprement scandaleux ! La fermeture des relais routiers qui assuraient la restauration, le stationnement pendant les périodes de repos, des sanitaires décents et une vie sociale qu’ils qualifient eux-mêmes de seconde famille est tout simplement, une offense à la dignité des conducteurs routiers."
Les Organisations Syndicales interpellent fermement le Président de la République et son Gouvernement, "afin que ces relais routiers soient considérés comme indispensables à la
poursuite des activités du transport et bénéficient à ce titre, de dérogations qui leur
permettent d’assurer aux conducteurs, les conditions de travail minimum et décentes, dont
tout travailleur a droit."
"Est-il nécessaire de rappeler que ces Héros qui ont participé à l’économie du pays, n’ont étés ni applaudis, ni reconnus, ni récompensés pour leur contribution au maintien du pays, et ce, malgré un nombre important de contamination et de décès dans la profession ?""....Osons croire qu'elles seront entendues..! En tous cas, il y a urgence!