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03 / 11 / 2020 | 135 vues
Mireille Herriberry / Membre
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Le monologue social devient-il la nouvelle norme dans la profession bancaire ?

Alors qu’elle met sa tradition de « dialogue social responsable » en avant, c’est d’abord par la presse le 25 septembre dernier que les salariés de la Société Générale et du Crédit du Nord ont été informés du projet de fusion de leurs deux réseaux.

Par un courriel pour le moins laconique au vu de l’enjeu, le président-directeur général de la Société Générale sur le départ, Frédéric Oueda, a confirmé le lancement d’une étude relative à la création d’une nouvelle banque de détail en France, regroupant les deux réseaux bancaires à l'ensemble du personnel le jour même Les conclusions de cette étude devraient être rendues fin novembre…
 

Autant dire que le gros du travail est déjà bien avancé. Comble de l’ironie, la direction se dit même prête à répondre aux questions des salariés et à les informer des avancées de l’étude ces prochains jours, tout en affirmant que le projet issu de l’étude ferait l’objet d’échanges avec les partenaires sociaux.
 

La rhétorique employée et la stratégie de communication mises en place sont claires et sans ambiguïté : elles s’adressent aux actionnaires et aux marchés financiers, font fi des salariés sidérés par cette annonce et nient complètement les représentants des salariés et le dialogue social dans l’entreprise. Lorsque les pouvoirs publics ont revu les instances représentatives du personnel, « la facilitation des présentations de dossiers et des consultations », une meilleure « transparence dans l’intérêt des salariés afin d’anticiper les transformations » ou encore l’obligation faite en termes de « consultation de la stratégie de l’entreprise » figuraient parmi les arguments avancés…

De qui se moque-t-on ?
 

S’il en était besoin, cette situation prouve que, dès qu’ils le peuvent, certains employeurs contournent leurs propres obligations.

Notre syndicat est scandalisé par ces procédés indignes qui reflètent la posture méprisante envers les représentants du personnel et les organisations syndicales adoptée par cette entreprise il y a plusieurs années.
 

Nos élus sur le terrain subissent et dénoncent activement cet état de fait et restent un soutien indéfectible aux salariés face au doute, à l’angoisse, à l’inconnu et à la perte de confiance envers leur entreprise. chez HSBC, le dialogue social à l’anglo-saxonne est plus radical bien que contraint par la législation française car HSBC a décidé de vendre le réseau « banque de détail France », quitte à le céder pour l’euro symbolique, a-t-on pu lire encore une fois dans la presse. Ces annonces se font alors qu’un PSE est en cours de négociation concernant la banque d’investissement. Voilà le peu de considération du géant britannique envers ses salariés et leurs représentants mais aussi envers leurs clients.

Chez LCL, ce sont les maisons de vacances que la direction veut purement et simplement liquider.


Là aussi, c'est par un courrier daté du 25 septembre 2020 que la DRH a informé les élus de la décision arbitraire du comité exécutif de LCL de récupérer toutes les maisons de vacances au 31 décembre 2020 alors que la saison 2021 est déjà bien engagée.
 

Ce parc immobilier mis à la disposition des salariés de l’entreprise en 1920 (date d’acquisition du premier centre de vacances) et aujourd’hui géré par le comité social et économique central (CSEC) illustre le caractère social que les fondateurs du Crédit Lyonnais et leurs successeurs ont toujours insufflé dans l’entreprise. Il est triste de constater que la direction actuelle (donc l’actionnaire majoritaire dont elle est issue) ne respecte pas l’ADN social du Crédit Lyonnais. C’est donc un siècle de services de vacances au Crédit Lyonnais que le comité exécutif s’apprête à détruire par une décision purement mercantile. Notre organisation met tout en œuvre sur le terrain pour maintenir les droits des salariés et ceux des salariés des maisons de vacances, salariés du CSEC. Une pétition a d’ailleurs été créée en ligne pour le maintien des centres de vacances en faveur des salariés.

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