À Bercy, le dossier « amiante » ne semble plus faire partie des priorités ministérielles
Les fédérations des finances solidaires CGT, FO et CFDT, qui siègent aux CHSCT ministériel de Bercy, ont tenu à interpeler les ministres sur ce dossier récurrent depuis des années.
Dans leur courrier, elles tiennent à réagir sur le fait que « malgré les obligations légales de santé au travail auxquelles sont soumises les ministères économique et financier, le dossier « amiante » n'est plus une priorité pour les ministres ».
Les constats sont édifiants...
Les fédérations ont ainsi tenu à acter de nombreux points. La rénovation des cités administratives, sur laquelle des promesses d'investissements importants sont faites, ne mettent pas l'éradication de l'amiante de leurs locaux en priorité. De façon plus générale, la direction de l'immobilier de l'État n'a aucune priorité dans ce domaine de l'exposition des agents publics à l'amiante ou d'autres cancérogènes. Son statut public est mis en cause dans les informations fournies par les préfets dans le cadre de la réorganisation des services de l'État.
Les organisations syndicales exigent une information précise par écrit sur ces choix et leurs conséquences sur le traitement des matériaux amiantés.
Sur les priorités liées à l'amiante que les fédérations ont définies il y a plus de quinze ans, c'est la stagnation voire la régression concernant les sujets suivants.
1- Le Tripode de Nantes
Sur ce dossier, la seule action ministérielle visible est la pression sur le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, pour que celui-ci porte un pourvoi en Conseil d'État contre l'arrêt favorable aux agents de la Cour administrative d'appel de Nantes. Pour le reste, le dossier est enlisé et les ministres refusent de condamner le rapport IGAS mensonger et erroné. Le renvoi à un prétendu courrier du Premier Ministre paraît de plus en plus comme un prétexte.
La demande légitime de délivrance d'attestations d'exposition, justifiée par l'usage permanent par les agents du Tripode de papiers contaminés par l'amiante, reste sans réponse.
Les fédérations exigent également que les documents concernant le désamiantage des archives issues du Tripode et conservés par le ministère leur soient communiqués. Sans réponse non plus.
Les ministres sont totalement indifférents aux conséquences catastrophiques sur la santé des agents. Ils jouent la montre avec un cynisme total.
2- Tour de Bretagne, à Nantes
Manifestement, de nouveaux éléments sont apparus, tant au niveau des matériaux amiantés repérés dans la Tour de Bretagne en 2019, que sur l'état des matériaux bien plus détériorés que les diagnostics précédents ne voulaient le montrer. Beaucoup de matériaux sont dégradés, comme les photos prises par les agents et lors de la visite du CHSCT des finances 44 le démontrent.
L'attestation de présence doit être revue, au terme d'un groupe de travail spécifique, rapidement organisé avec les représentants du personnel, une fois ces nouveaux rapports diffusés.
3- Sites dit « Pailleron »
Il y avait six sites de ce type. L'un a été évacué par le personnel. Montargis a été désamianté de ses flocages assurant la protection contre le risque incendie. Or, les ministres n'ont toujours pas répondu à la question précise que nous avions posée le 9 avril 2019 : la structure métallique des quatre bâtiments de type « Pailleron » existants est-elle toujours protégée par des flocages d'amiante ou ceux-ci ont-ils été désamiantés (comme celui de Montargis) et quand ?
- Santé au travail parrainé par Groupe Technologia