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Dialogue social : la direction de la Macif reste sourde
La direction de la Macif ne supporte plus que les élus CGT communiquent à l'exterieur de l'entreprise et perd son sang froid.
Tant que le combat syndical restait confiné à l'intérieur de l'entreprise, elle pouvait continuer sa communication extérieure relayant les valeurs mutualistes de solidarité de partage et d'humanité sans encombre.
Depuis longtemps déjà, les élus CGT notamment, pointaient les contradictions de la direction, les décalages entre l'image publicitaire et le traitement réservé aux salariés.
Contrôles et flicages dans les agences et les plates-formes téléphoniques, jeux et défis enfantilisants pour dynamiser les ventes, épuisement professionnels de salariés en sous-effectif permanent, mises aux placards, difficultés de mutation et d'évolution dans l'entreprise, managers reconnus comme toxiques déplacés...
Depuis quelque temps, la cadence s'accélère : fermeture de services dans les centres de gestion, fermeture d'agence dans l'urgence, casse de l'accord d'entreprise, augmentation du temps de travail et de l'amplitude horaire, non-remplacement des départs, baisse des salaires d'entrée et pression commerciale accentuée et assumée.
Une pression commerciale qui devient intenable pour les conseillers et téléconseillers notamment.
Certaines agences en sous-effectif reçoivent 120 sociétaires par jour, tout en ayant des objectifs commerciaux inatteignables et des rapports incessants. La direction veut à tout prix copier le modèle des « bancasseurs » et ouvrir le samedi. On en demande toujours plus aux salariés. Les élus CGT sont très inquiets.
Le travail des téléconseillers est verifié à chaque minute par des managers dont le principal rôle est le contrôle et le rappel à l'ordre : durée des appels, temps de communication, propositions commerciales, prises de rendez-vous etc. Le taux d'absentéisme est énorme.
Simultanément, la direction de la Macif, qui se targue d'un dialogue social de haut niveau, s'en prend ouvertement à la CGT et à ses élus.
De nombreuses mobilisations de salariés ont eu lieu ces derniers temps. Récemment, des salariés se sont habillés en noir et allongés sur le sol devant le bureau de leur manager pour protester contre la fermeture de leur service.
En parallèle, les élus CGT ont entrepris de s'exprimer sur les réseaux sociaux pour relayer les actions des salariés et leurs luttes, se sont adressés directement aux sociétaires par tracts et ont lancé des pétitions en ligne et des motions de soutien.
Un collègue élu au CHSCT licencié pour des motifs fallacieux a mobilisé les élus qui sont venus manifester pour demander sa réintégration lors de l'inauguration du nouveau centre téléphonique de Ris Orangis.
Une motion signée par de nombreux syndicats à travers la France et adressée aux dirigeants de la Macif a suivi. La direction a, bien sûr, refusé cette réintégration. Ces actions ont été relayées dans la presse.
La fermeture soudaine de l'agence de Bourg-la-Reine, où travaille Dominique Lemaire (considéré à tord par la direction comme le seul responsable de l'activité syndicale sur les réseaux sociaux), est évidemment tout sauf un hasard.
- Jamais une agence n'a fermé en 3 semaines sans plan B.
Le dialogue en interne dans les instance est inexistant. Plus rien ne se discute dans les CE, CCE,CHSCT et DP.
La direction déroule ses plans stratégiques les uns après les autres et, malgré les alertes des conséquences néfastes sur la vie des salariés et des sociétaires, n'y change pas la moindre virgule.
La CGT se bat pour les salariés mais aussi pour les sociétaires.
Quand elle voit que l'on ferme des agences de proximité, que l'on ne traite plus les sinistres en agence, que les retards de traitement s'accumulent, que le développement est le seul but visé au mépris du conseil, elle le fait savoir.
Les élus CGT passent désormais par l'Inspection du travail car c'est désormais la seule façon d'interpeller la direction lorque quelque chose ne va pas :
- mise en demeure pour conditions de travail dégradées sur la plate-forme téléphonique de Ris Orangis en 2017 ;
- contrôle des badgeuses pour non-respect du temps réel de présence des salariés au travail ;
- droit d'alerte et enquêtes en lien avec le CHSCT.
Plusieurs articles de journaux sont parus ces mois derniers dans Politis, L'Humanité, Le Parisien et La NVO.
La direction ne décolère pas...
Cette stratégie de communication est une décision collective du syndicat et non la volonté d'une personne, comme la direction semble le croire.
Puisque plus rien ne peut se négocier ni se discuter en interne, il faut bien que le débat ait quand même lieu.
Récemment, les choses se sont envenimées avec l'envoi d'un recommandé du directeur des ressources humaines qui menaçait les élus CGT (dont un en particulier) de représailles et poursuites judiciaires, donnant des leçons de syndicalisme etc. quant à la mise en ligne d'une pétition demandant l'amélioration des conditions de travail des salariés à la Macif.
La fédération CGT banque assurances et la coordination nationale CGT Macif ont répondu que ces menaces n'étaient pas acceptables et ont fait bloc pour soutenir l'élu menacé. Ils ont rappelé que c'était bien la politique actuelle de la direction qui devait être remise en cause et non l'activité syndicale des élus de terrain.
Ces méthodes d'intimidation ne sont pas tolérables et c'est mal connaître la solidarité des élus CGT que de tenter de les diviser.
La situation est très tendue...
Les élus ne cèderont pas au chantage de la direction et tant qu'elle ne les écoutera pas, en continuant sa course folle au développement à tout prix en laissant des salariés en souffrance, ils le feront savoir en instances, dans les journaux et sur les réseaux sociaux.
Le devoir des élus CGT est de protéger les salariés et les sociétaires de la politique actuelle menée à la Macif. La direction est inflexible et avance coûte que coûte, sans se soucier des dommages que cela occasionne chez les salariés.
Les élus du syndicat CGT prennent donc leurs responsabilités et font savoir à l'extérieur ce qu'il se passe.
Quand la direction acceptera de nouveau d'écouter les alertes et propositions des élus CGT et qu'un vrai dialogue social reprendra à la Macif dans le respect des instances, la communication extérieure ne sera plus nécessaire.