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01 / 09 / 2015 | 1 vue
Denis Garnier / Membre
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La rentrée dégueulasse à l’hôpital

Vacances terminées, réalités retrouvées

Dans les hôpitaux, une politique de rigueur s'installe par une évolution des recettes inférieures à l'évolution des dépenses. L'hôpital se trouve donc plongé dans une situation déficitaire. L'endettement des établissements de santé publics a triplé en dix ans, frôlant les 30 milliards d'euros, fin 2012. « Certains établissements de santé sont proches de la rupture de trésorerie », relève la Cour des Comptes. Fragilisées par la crise financière, les banques rechignent à prêter aux hôpitaux. Avant, c'était la sécurité sociale qui finançait la totalité des activités hospitalières, emprunt compris. Aujourd'hui, les banques ont pris une part du marché et comme pour les États, elles créaient du déficit, encouragent la dette car c'est une affaire juteuse.


Le personnel au bord du KO

Cette situation entraîne de multiples conséquences non seulement sur les conditions de travail du personnel mais aussi sur la qualité et la sécurité des soins.

La hausse vertigineuse des absences pour raisons de santé traduit ce malaise, ce mal-être du personnel hospitalier qui subit de plein fouet les contraintes budgétaires. Rappels sur les congés, sur les repos, dépassement du temps de travail maximum, heures supplémentaires non payées et non récupérées, changements incessants des jours de repos et de travail, menaces, sanctions, le management autoritaire gagne du terrain.

Les hospitaliers sont aussi des fonctionnaires qui voient leur salaire bloqué depuis 2010 et jusqu'à la prochaine campagne présidentielle : 7 ans sans que la valeur du point d'indice n'augmente, 7 ans d'aggravation des conditions de travail, 7 ans de déficit en hausse sans aucune perspective d'amélioration et l'on veut nous faire croire que les dépenses de personnel en sont la cause !


56 milliards pour les actionnaires, austérité pour les hôpitaux

Non, cette politique d'austérité imposée aux hôpitaux et au monde du travail en général est une absurdité économique, une injustice sociale source d'inégalités que les gouvernements accompagnent, malheureusement soutenus par quelques syndicats qui s'écartent ainsi de leur rôle essentiel de défense des intérêts des seuls travailleurs.

Observer que les actionnaires des entreprises françaises ont perçu 56 milliards d'euros de dividendes en 2014 [1] et leur donner 40 milliards d'aides sans contrepartie alors qu'on pille l'hôpital de ses ressources, c'est que la qualité de l'hôpital est abandonnée ; c'est une rentrée qui déclasse l'hôpital.


Comment devenir actionnaire de vos propres intérêts

Il faut faire barrage partout à toutes les mesures qui traumatisent les conditions de travail des hospitaliers car nulle part elles n'ont apporté des réponses durables. À Paris comme à Marseille, Valognes et dans de nombreuses villes, la mobilisation paie et fait reculer l'austérité. Le syndicalisme libre de toute emprise de l'État, des partis et des églises, le syndicat FO est un outil formidable pour créer les solidarités nécessaires. Investissez dans ses actions !

[1] « Les actionnaires du CAC 40 ont reçu 56 milliards de dividendes en 2014, en hausse de 30 % », Le Huffington post, 9 février 2015.
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