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07 / 07 / 2015 | 12 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Paris : Anne Hidalgo se prend un camouflet syndical de la part de l'UNSA

La dégradation du climat social s’accélère à la Mairie de Paris. Alors que la grève qui a touché les équipements sportifs durant 18 mois vient à peine de s’achever, c’est désormais une série de boycotts qui touche l’administration parisienne. En effet, depuis quelques semaines, plusieurs CHSCT de direction ont été annulés faute de participants. Pire, les élus de la CAP des attachés d’administration parisienne ont quitté la salle avant la fin de la séance. Du jamais vu parmi ces représentants du personnel de catégorie A et preuve d’un véritable malaise.

Une défiance qui ne fait que s’accentuer car, après les instances du dialogue social, c’est désormais au tour de la maire de Paris, Anne Hidalgo de se prendre un camouflet syndical puisque le syndicat UNSA (le deuxième en termes de représentativité à la ville) a décidé de boycotter l’ancienne inspectrice du travail. « Anne Hidalgo souhaite rencontrer un à un tous les syndicats représentatifs de la Ville. Invitée le 7 juillet, l’UNSA refuse de se rendre à cette rencontre compte tenu du climat social qui sévit à la Mairie de Paris », a ainsi déclaré l’organisation.

Car l’UNSA y va franco pour justifier ce boycott : « Depuis maintenant de longs mois, la Maire de Paris a mis en place une politique de casse du service public et refuse toute légitimité aux syndicats. Elle s’est lancée dans une opération de grande ampleur visant à restructurer toutes les directions de la Ville. Ces restructurations n’ont qu’un but : augmenter considérablement la masse de travail tout en diminuant de façon très sensible le nombre de fonctionnaires. Elles visent également à externaliser un certain nombre d’activités, c’est-à-dire à privatiser le service public ».

Un discours que ne renierait pas Jean-Marc Germain, l'un des chefs de file des frondeurs contre le gouvernement Hollande à l’Assemblée nationale et par ailleurs conjoint d’Anne Hidalgo. Les discussions à la table familiale sont sans doute animées.

Mais ce qui oppose les syndicats (et pas que l’UNSA) et la mairie de Paris, c’est la notion même de dialogue social et de la façon dont sont considérés les corps intermédiaires par l’équipe dirigée par Anne Hidalgo. Pour la municipalité qui a une vision étroite de la démocratie, seuls les élus issus du suffrage universel disposeraient d’un pouvoir légitime. Les autres qui voudraient avoir leur mot à dire devenant très vite des parasites. Une situation dont ne souffrent pas seulement les syndicats mais aussi les associations, voire les élus du conseil municipal, y compris membres de la majorité.

Pour l’équipe d'Anne Hidalgo, les syndicats n’ont même plus de rôle à jouer, sous prétexte qu’ils n’ont recueilli au total que 38 % des suffrages du personnel inscrit aux dernières élections professionnelles. Un argument pas très fluctuat que le syndicat renvoie directement dans les dents d'Anne Hidalgo en rappelant avec justesse « qu'elle a été élue maire de Paris au printemps 2014 avec moins de 25 % des inscrits ». L'arroseuse arrosée. L'UNSA aurait même pu ajouter que la maire de Paris a été battue dans son propre arrondissement. Du pur mergitur.

Selon de nombreuses sources, la rentrée sociale pourrait être très mouvementée dans la capitale car plusieurs syndicats réfléchissent à des actions communes. Il est certain que depuis plusieurs mois, on ne compte plus les mouvements sociaux qui touchent pêle-mêle les crèches, les bibliothèques, le personnel de l'aide sociale jusqu'aux ingénieurs et architectes en charge des bâtiments municipaux.

En décembre 2009, tous les syndicats sans exception, CGT, CFDT, CFTC, SUPAP, FO, UNSA et UCP avaient mis sur pied une intersyndicale historique pour protester contre la politique sociale de Bertrand Delanoë, le prédécesseur d'Anne Hidalgo. Quelques semaines plus tard, le maire de Paris se faisait huer par un grand nombre d' agents lors de ses vœux au personnel comme l'a rapporté le journal Le Parisien (lire ici et voir la vidéo là) Six ans après, le climat semble être encore plus dégradé. Quasiment un exploit de la part des socialistes parisiens !

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