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21 / 10 / 2013 | 5 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Si les départs volontaires ne suffisaient pas chez Air France ?

Depuis trois ans, à coups de plans de départs volontaires (PDV), Air France-KLM, groupe franco-néerlandais, s’est délesté de 8 000 emplois. Crise de 2008 oblige et, plus sûrement, offensive des low costs en France et en Europe, en 2012, la direction annonçait plus de 800 millions d’euros de pertes, imposant un nouveau plan, dit « transform 2015 ». Il était question de réduire la dette et d’accroître la compétitivité, l’activité court et moyen courriers avec, au bout, la suppression de 5 000 équivalents temps plein d’ici la fin 2014, le gel des salaires et des promotions.

L'offensive du low cost


À l’époque, la direction promettait un retour à l’équilibre pour 2013. Mais le 4 octobre, lors d’un comité central d’entreprise (CCE), de nouvelles coupes ont été annoncées, dont un nouveau PDV en 2014, de quelque 2 800 postes. Le personnel au sol serait le plus touché avec 1 826 départs programmés, mais le personnel naviguant est loin d’être épargné : 350 pilotes et quelque 700 hôtesses et stewards. Pourtant, trois jours plus tard, Alexandre de Juniac, président d’Air France-KLM, expliquait sur Europe 1 que le groupe allait renouer avec les bénéfices dès cette année, précisant même que sa composante française (Air France donc) « est en voie d’être sauvée ».

Les syndicats FO d’Air France (syndicat général FO d’Air France (SNFOAF), FO cadres, Syndicat national du personnel de cabine (SNPNC)) se mobilisent, chacun dans son champ de compétence.

Le SNPNC-FO a pris l’initiative d’un mouvement de grève reconductible du 20 au 24 novembre. Au nom de la compétitivité, hôtesses de l’air et stewards se sont vu imposer 20 % de productivité en plus et l’évaluation par la maîtrise, un « flicage qui détruit la synergie équipage et nuit à la sécurité ». FO en demande le retrait.

Si le SNFOAF négocie les conditions de départ (il vient notamment d’obtenir une compensation salariale sur vingt-quatre mois au lieu de dix-huit), il veut aussi défendre les salariés qui restent, en particulier là où il y a le plus de suppressions de postes.

Car l’inquiétude grandit dans tous les secteurs : lors du CCE du 4 octobre, la direction a laissé entendre que les départs volontaires pourraient ne pas suffire et que d’autres ajustements sont à prévoir. « Belle stratégie... Pour nous préparer au pire ? », riposte Jean-Claude Filippi, secrétaire général du SNFOAF. Didier Dague (SNFOAC) demande aux pouvoirs publics de « se mobiliser pour les compagnies aériennes », et prévient : « Ne pas le faire reviendrait à les condamner à la disparition ».
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