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14 / 09 / 2012 | 4 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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L’État ira-t-il au charbon pour la SNET ?

À l’initiative de FO, les syndicats de la SNET ont été reçus le 28 août au cabinet du ministère du Redressement Productif pour plaider la cause des 535 salariés dont l’emploi est menacé par le projet de fermeture de cinq unités de production d’électricité au charbon *.

Le groupe énergétique allemand E.ON, propriétaire de la SNET, s’entête à vouloir fermer ces unités qu’une PME française, Sparkling Capital, se dit prête à reprendre. Cette société, qui exploite sept gisements de charbon en Indonésie, se fait fort d’investir 365 millions tout en préservant l’intégralité des emplois menacés.

Trop beau pour être vrai ?

« Nous avons demandé au ministère une expertise technique indépendante sur la viabilité, ou pas, du projet Sparkling », explique Jean-Pierre Damm, secrétaire fédéral FO énergie et mines.

« Réponse évasive du représentant ministériel qui fait la fine bouche sur notre demande. Pourquoi ? Le gouvernement a bien missionné un expert sur l’avenir du site d'ArcelorMitall de Florange alors qu’il n’y a pas de repreneur sur les rangs ! Par ailleurs, à chaque fois que la SNET a été rachetée, en 2004, puis 2008, les pouvoirs publics ont nommé un expert. Pourquoi pas cette fois ?», s’interroge Jean-Pierre Damm, ajoutant que le cabinet d'Arnaud Montebourg s’est défaussé sur son homologue de l’Écologie et de l’Énergie. FO lui a aussitôt adressé un courrier demandant en substance l’ingérence de l’État pour sauver les emplois.

Le ministère fait la fine bouche

« Nous avons le sentiment d’être le jouet d’un poker menteur où, d’un côté, E.ON bloque l’offre de Sparkling pour le motif qu’elle n’est pas assez détaillée et de l’autre, Sparkling se plaint qu’E.ON ne lui répond pas, l’empêchant de faire une offre engageante ».

À ce petit jeu, 535 salariés risquent leur emploi. L’autre risque est d’intérêt général.

En fermant ses unités françaises, E.ON assèche la production d’énergie de pointe dans l’hexagone qui, en cas de besoin, pourrait importer de l’électricité produite au charbon dans les centrales d’E.ON, en Allemagne par exemple, à des tarifs beaucoup plus chers. Un argument de poids propre à convaincre un gouvernement, comme cet autre : ce sont les centrales thermiques qui, en février dernier, ont évité un black-out lorsque la consommation d’électricité a explosé.

* Quatre centrales sont concernées : Saint-Avold (Moselle), Hornaing (Nord), Monceau-les-Mines (Saône-et-Loire) et Gardanne (Bouches-du-Rhône).

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