MCDef, la mutuelle qui ouvre la voie du collectif solidaire au sein d’Istya
« Nous avons l’ambition de prendre une place sur le collectif en respectant les valeurs mutualistes », a affirmé Jean-Louis Davet, directeur général de la MGEN et d’Istya à la journée débat organisée le 5 avril dernier par la MCDef sur la capacité d’une mutuelle à donner des dimensions solidaires aux contrats collectifs obligatoires qui génèrent déjà plus de 25 % de son activité. « Le collectif obligatoire ne faisait pas partie de notre ADN, mais il s’est imposé quand les arsenaux d’État ont quitté, il y a maintenant 21 ans, le périmètre de la fonction publique avec la création de Giat, devenu depuis Nexter. Les effectifs concernés représentaient un tiers des adhérents. Cette contrainte a été l’occasion pour nous d’ouvrir la voie à un axe de développement totalement intégré et assumé », souligne Jean-Marie Soubies, président de la MCDef, qui développe son approche solidaire de la protection sociale collective dans des groupes comme Safran ou encore MBD.A.
Les leviers de la solidarité
Certes, l’adhésion obligatoire sur laquelle reposent les contrats collectifs déroge au principe de la libre adhésion historiquement portée par la mutualité mais c’est aussi un formidable levier de solidarité. « Nous avons mis en place une cotisation spécifique adaptée aux familles monoparentales », illustre ainsi Raphaëlle Giovannetti, responsable rémunérations et avantages sociaux du groupe Safran, où un fond de solidarité intergénérationnelle a également été mis en place pour amortir la hausse des cotisations des retraités. Trente mois ont été nécessaires pour que Safran boucle son accord de santé et prévoyance. « La solidarité est contextuelle. En fonction des secteurs d’activité, les approches peuvent être radicalement différentes. Dans l’industrie, les partenaires sociaux sont plutôt enclins à privilégier les cotisations familles. En revanche, c’est moins le cas dans le secteur tertiaire à forte population féminine dont les conjoints ont déjà une couverture santé », explique Anne Marion, fondatrice du cabinet Actuarielles.- En proposant une garantie dépendance dans ses offres référencées par le Ministère de la Défense, la MCDef innove en matière de solidarité. Pour son vice-président général, David Ollivier-Lannuzel, « nous sommes en avance dans la prise en compte de la réalité de ce risque qui appelle le pouvoir politique à prendre ses responsabilités ».
Responsabilisation de toutes les parties prenantes
Un autre levier solidaire cher à la mutualité repose sur la capacité des partenaires sociaux à asseoir tout ou partie de la cotisation salariale sur les niveaux de salaire sans pousser à la surconsommation sur des prestations en partie prises en charge par les directions.« Il ne s’agit pas de tomber dans le clientélisme à l’heure où les syndicats s’inscrivent dans des campagnes électorales permanentes. La protection sociale est un sujet où il s’agit de faire preuve de responsabilité. Ce sont les conditions de la solidarité qu’il faut rechercher plus que le toujours plus », estime Anne Baltazar, secrétaire confédérale en charge de l’économie sociale chez FO. La responsabilisation de toutes les parties prenantes s’impose donc. Patrick Pumilia, directeur de la MCDef d’affirmer que « l’exigence de professionnalisme passe notamment par un pilotage plus transparent des contrats tant auprès des représentants des salariés que des directions ».
Investir dans la protection sociale
- La MCDef entend se donner les moyens de ses ambitions en développant notamment une activité de courtage pour renforcer le lien avec le tissu des PME.
« S’occuper de la santé des salariés est un des moyens pour réduire l’absentéisme qui pèse particulièrement lourd sur la productivité dans les petites entreprises. La protection sociale devient alors d’autant plus un investissement qu’elle facilite le recrutement et la fidélisation des salariés », explique Christian Castagnet de la CGPME. Istya sera notamment l’occasion de se faire une place, au travers de partenariats, dans les négociations des accords de protection sociale au niveau des branches professionnelles.
Les mutuelles de la fonction publique ne manquent pas d’atouts pour se développer dans le secteur privé. Pour Thierry Beaudet, « la question de la santé au travail est un sujet central. Or, nos mutuelles sont justement capables de ne pas se borner à payer mais à mettre en place de véritables actions de prévention et des parcours de santé ». Un point essentiel puisque la réforme des retraites conduit à augmenter de 15 % le coût de la prévoyance, notamment au travers du développement des invalidités. La prévention, un véritable investissement.
- Protection sociale parrainé par MNH
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Une gestion paritaire garante de la solidarité