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10 / 05 / 2012 | 14 vues
Pauline Morel / Membre
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MCDef, la mutuelle qui ouvre la voie du collectif solidaire au sein d’Istya

La MCDef est l’une des plus petites des six mutuelles issues de la fonction publique, qui composent Istya, l’union mutualiste de groupe créée au printemps 2011. Il n’empêche que c’est la MCDef qui pilote le groupe de travail sur les contrats collectifs d’entreprises au sein d’Istya, dont les mutuelles (MGEN, MNH, MNT, MGET, MAEE et MCDef depuis le 1er janvier 2012) protègent d’ores et déjà 6 millions de personnes.

« Nous avons l’ambition de prendre une place sur le collectif en respectant les valeurs mutualistes », a affirmé Jean-Louis Davet, directeur général de la MGEN et d’Istya à la journée débat organisée le 5 avril dernier par la MCDef sur la capacité d’une mutuelle à donner des dimensions solidaires aux contrats collectifs obligatoires qui génèrent déjà plus de 25 % de son activité. « Le collectif obligatoire ne faisait pas partie de notre ADN, mais il s’est imposé quand les arsenaux d’État ont quitté, il y a maintenant 21 ans, le périmètre de la fonction publique avec la création de Giat, devenu depuis Nexter. Les effectifs concernés représentaient un tiers des adhérents. Cette contrainte a été l’occasion pour nous d’ouvrir la voie à un axe de développement totalement intégré et assumé », souligne Jean-Marie Soubies, président de la MCDef, qui développe son approche solidaire de la protection sociale collective dans des groupes comme Safran ou encore MBD.A.

Les leviers de la solidarité

Certes, l’adhésion obligatoire sur laquelle reposent les contrats collectifs déroge au principe de la libre adhésion historiquement portée par la mutualité mais c’est aussi un formidable levier de solidarité. « Nous avons mis en place une cotisation spécifique adaptée aux familles monoparentales », illustre ainsi Raphaëlle Giovannetti, responsable rémunérations et avantages sociaux du groupe Safran, où un fond de solidarité intergénérationnelle a également été mis en place pour amortir la hausse des cotisations des retraités. Trente mois ont été nécessaires pour que Safran boucle son accord de santé et prévoyance. « La solidarité est contextuelle. En fonction des secteurs d’activité, les approches peuvent être radicalement différentes. Dans l’industrie, les partenaires sociaux sont plutôt enclins à privilégier les cotisations familles. En revanche, c’est moins le cas dans le secteur tertiaire à forte population féminine dont les conjoints ont déjà une couverture santé », explique Anne Marion, fondatrice du cabinet Actuarielles.

  • En proposant une garantie dépendance dans ses offres référencées par le Ministère de la Défense, la MCDef innove en matière de solidarité. Pour son vice-président général, David Ollivier-Lannuzel, « nous sommes en avance dans la prise en compte de la réalité de ce risque qui appelle le pouvoir politique à prendre ses responsabilités ».

Responsabilisation de toutes les parties prenantes

Un autre levier solidaire cher à la mutualité repose sur la capacité des partenaires sociaux à asseoir tout ou partie de la cotisation salariale sur les niveaux de salaire sans pousser à la surconsommation sur des prestations en partie prises en charge par les directions.

« Il ne s’agit pas de tomber dans le clientélisme à l’heure où les syndicats s’inscrivent dans des campagnes électorales permanentes. La protection sociale est un sujet où il s’agit de faire preuve de responsabilité. Ce sont les conditions de la solidarité qu’il faut rechercher plus que le toujours plus », estime Anne Baltazar, secrétaire confédérale en charge de l’économie sociale chez FO. La responsabilisation de toutes les parties prenantes s’impose donc. Patrick Pumilia, directeur de la MCDef d’affirmer que « l’exigence de professionnalisme passe notamment par un pilotage plus transparent des contrats tant auprès des représentants des salariés que des directions ».

Investir dans la protection sociale

  • La MCDef entend se donner les moyens de ses ambitions en développant notamment une activité de courtage pour renforcer le lien avec le tissu des PME.

« S’occuper de la santé des salariés est un des moyens pour réduire l’absentéisme qui pèse particulièrement lourd sur la productivité dans les petites entreprises. La protection sociale devient alors d’autant plus un investissement qu’elle facilite le recrutement et la fidélisation des salariés », explique Christian Castagnet de la CGPME. Istya sera notamment l’occasion de se faire une place, au travers de partenariats, dans les négociations des accords de protection sociale au niveau des branches professionnelles.

Les mutuelles de la fonction publique ne manquent pas d’atouts pour se développer dans le secteur privé. Pour Thierry Beaudet, « la question de la santé au travail est un sujet central. Or, nos mutuelles sont justement capables de ne pas se borner à payer mais à mettre en place de véritables actions de prévention et des parcours de santé ». Un point essentiel puisque la réforme des retraites conduit à augmenter de 15 % le coût de la prévoyance, notamment au travers du développement des invalidités. La prévention, un véritable investissement.

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Je suis heureux de voir que le contrat Nexter avec la MCDef fasse référence. Il faut bien préciser que la MCDef connaît une véritable gestion de mutuelle, assez éloignée des systèmes d'assurances de certains concurrents. Le sujet de la couverture sociale au travers d'un contrat groupe apporte la garantie que tous les salariés (et leur famille)bénéficient d'une couverture satisfaisante et moins onéreuse qu'à titre individuelle. C'est une des raisons qui motive les syndicats, qui les unie également. Quand au clientélisme évoqué par la représentante FO, il faut toutefois reconnaître que certains choix de prestations ou parfois que les décisions d'augmenter les cotisations pour équilibrer les comptes du contrat collectif, peut engager quelques polémiques ou encore révéler quelques manques de courage de la part de partenaires sociaux. La responsabilité des représentants chargés de suivre ces contrats demande bien souvent du courage au moment où le pouvoir d'achat est déjà fortement attaqué par de multiples taxes. Enfin, il est clair que les directions utilisent le contrat collectif comme sujet attractif pour tout nouveau recrutement, en intégrant l'aide à la cotisation apportée par l'employeur, comme tout autre élément de la rémunération globale. C'est un point sur lequel les organisations syndicales peuvent s'appuyer pour obtenir une participation employeur importante. Ajoutons aussi comme intérêt pour les salariés bénéficiant d'un contrat groupe que les cotisations font l'objet d'avantages fiscaux (une niche pas encore sacrifiée).