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Un plan d'économies de 230 millions pour le PNC d'Air France
Au cours des semaines qui viennent de s’écouler, la direction d’Air France nous a progressivement présenté un catalogue des mesures envisagées pour réduire les coûts PNC (personnel naviguant commercial).
C’est un inventaire dans lequel elle dit souhaiter piocher un certain nombre de mesures d’économies. Cette liste forme un ensemble totalement indigeste, inacceptable, que même les esprits les plus malades de la direction n’envisagent pas d’appliquer in extenso. Nous ne savons pas si cet inventaire est exhaustif, nous ne doutons pas qu’il y a encore quelques directeurs qui n’ont toujours pas écrit leur cahier de revendications et que quelques idées, forcément très originales, sortiront du chapeau de la direction dans les semaines ou les mois à venir.
Cet inventaire n’est pas le texte du projet d’accord de l’entreprise mais on peut déjà se faire une idée de l’endroit où ils souhaitent aller dans la future négociation qui débutera prochainement.
On constate qu’à peu près tous les curseurs sont touchés dans ce catalogue :
- les salaires,
- les compositions d’équipage donc les effectifs,
- les conditions d’emploi,
- le temps de travail,
- les congés et les contrats de travail.
La direction a chiffré l’économie que représenterait chacune de ces mesures. L’économie attendue par la direction avec le plan Transform15 est d’environ 230 millions pour le PNC.
- L’application intégrale du catalogue dépasserait de beaucoup l’économie attendue, il va donc y avoir des discussions avec les trois syndicats PNC pour convenir de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas.
Clauses de « retour à bonne fortune »
Pour l’UNAC, l’objectif n’est pas à tout prix d’atteindre les objectifs chiffrés attendus par la direction.
Nous avons plusieurs objectifs prioritaires :
- la préservation de l’emploi,
- les mesures dont nous conviendrons devront permettre un travail soutenable.
Ces nouvelles mesures, moins disantes par rapport à l’accord collectif PNC, devront faire partie d’un nouvel accord collectif à durée déterminée. Ce nouvel accord devra comporter des engagements de la direction concernant la croissance de l’offre commerciale.
- La durée de l’accord devra être courte pour permettre un retour rapide aux anciennes conditions d’emploi si les objectifs de croissance et de rentabilité sont atteints. Ces objectifs devront être définis avec précision.
Certaines mesures à vocation conjoncturelle devront être associées à des clauses de « retour à bonne fortune ».
Comme nous l’avons fait pour les bases province, nous voulons pouvoir faire des échanges entre quantité et qualité ou entre qualité et quantité. Nous voulons également de la sécurité quand la direction réclame de la flexibilité.
- Mais pour que cette négociation soit possible, nous avons besoin de l’aide d’un cabinet d’expertise.
Nous avons fait inscrire dans l’accord de cadrage de la négociation la présence d’experts externes. Ce sont eux qui nous permettront de valider ou pas les chiffrages d’économies réalisées.
- Par ailleurs, nous contestons le « benchmark » présenté par la direction, qui consiste à effectuer une comparaison de coûts et de productivité avec 4 autres compagnies qui ne nous semblent pas comparables à la nôtre.
La seule comparaison qui nous semblerait acceptable c’est celle qui pourrait être faite avec KLM qui fait partie du groupe et dont les chiffres peuvent être contrôlés par les syndicats.
Nous ferons ces négociations de bonne foi, il en va de notre avenir à tous mais nous pouvons déjà dire que certaines de ces mesures resteront inacceptables et que d’autres devront être sérieusement aménagées pour pouvoir faire partie d’un accord collectif.