Organisations
Technicolor (ex-Thomson) : l’histoire emblématique d’une désindustrialisation à la française
La direction générale soutenue par le conseil d’administration continue à démanteler et délocaliser le groupe Technicolor (ex-Thomson) : 47% des effectifs en France sont menacés.
Les résultats financiers et le nouveau plan stratégique « amplify 2015 » présentée aux analystes et investisseurs ce jour attestent de l’exécution d’un énième plan de recentrage du groupe sur ses activités cinéma et d’un démantèlement de ses activités industrielles, qui se traduirait par la disparition à terme de Technicolor en France.
Ainsi, la direction générale a annoncé la suppression de 582 postes dans le monde, dont 125 en France. Ces suppressions de postes touchent essentiellement l’activité industrielle de Technicolor des produits d’accès (décodeurs, box, modems). Tout en supprimant 125 postes en France, Technicolor annonce en parallèle la création de 108 postes dans le monde, dont 80 à Pékin.
- La direction affiche clairement qu’elle accélère la délocalisation de la R&D, tout en continuant à toucher des subventions et des crédits impôts recherche.
Au-delà des 125 postes supprimés, ce sont environ 800 salariés qui sont menacés car la restructuration de l’activité distribution numérique va bien au-delà de la « réorganisation » de la division des produits d’accès, c’est aussi la poursuite de la cession :
- de l’usine d’Angers (350 salariés) que la direction a décidé arbitrairement de placer en sous-charge. Elle est désormais présidée par un mandataire social ad hoc ;
- des activités d'émission (330 salariés + 300 intermittents du spectacle) à Saint-Cloud ;
- de l’activité de voix sur IP appelée Cirpack : 70 salariés à Issy-les-Moulineaux ;
- de l’activité de TV sur IP appelée Smartvision : 26 salariés et 44 prestataires à Renne.
Ce sont plus de 900 salariés en 2012 qui quitteraient le groupe Technicolor et dont l’avenir est incertain. Sept cents salariés ont déjà quitté le groupe en 2011.
Le groupe Technicolor compte actuellement 17 000 salariés dans le monde, alors qu’il y en avait 60 000 en 2003... L’intersyndicale pose une question simple et précise : que restera-t-il des 1 900 salariés actuellement en France une fois que la direction aura mené à bien son projet de démantèlement et de délocalisation?
À l’heure du débat sur le « made in France », l’intersyndicale interpelle les candidats à la Présidence de la République sur les desseins de la direction de Technicolor qui, en l’absence d’un réel projet industriel, aboutiront dans un premier temps à une délocalisation de la R&D et de la production en Asie, et dans un second temps à la fin de l’histoire du groupe industriel français Technicolor/Thomson.
À propos de l’intersyndicale du groupe Technicolor (ex Thomson) > L’intersyndicale du groupe Technicolor est composée de tous les syndicats représentatifs au niveau du groupe, c'est-à-dire la CFDT, la CFE-CGC, la CGT, SUD Industrie et l’UNSA Technicolor. Elle est représentée sur tous les sites principaux de Technicolor en France : Issy-les-Moulineaux (Technicolor SA et Technicolor Delivery Technologies SAS), Rennes (TRDF SNC), Angers (Thomson Angers) et Saint-Cloud (TNSF).