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13 / 09 / 2011 | 4 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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La Fonderie du Poitou veut réduire les rémunérations de 23 %

À la veille de partir en vacances, les 400 ouvriers et 80 cadres de la Fonderie du Poitou Aluminium (FDPA) à Ingrandes, dans la Vienne, ont reçu un coup de massue sur la tête.

La direction de cette fonderie, qui produit des culasses en aluminium, leur a présenté, le 25 juillet, un plan dit de « compétitivité », consistant à réduire les rémunérations de 23 % :

  • passage de 38,5 heures hebdomadaires à 35 heures payées 35, remise à plat de la grille salariale (en fait, sa suppression) et pour les cadres, perte de leurs 14 jours de RTT, avec gel des salaires pendant trois ans.


« Le groupe estime que nous sommes trop payés, que nous coûtons trop cher, 80 % de plus par rapport à nos collègues mexicains ! », expliquent en chœur Jean-Jacques Cottier, délégué FO, et Frédéric Gouy, représentant FO au comité d’entreprise.

Jean-Jacques, opérateur de fonderie, gagne 1 800 euros nets pour vingt-sept ans d’ancienneté.

« Si le plan passe, je tombe au SMIC », dit Frédéric, cariste en équipe de nuit qui touche 1 600 euros nets avec dix ans d’ancienneté. « En rachetant la Fonderie du Poitou en 2009, l’équipementier automobile Montupet a en fait racheté son principal concurrent et ses clients, dont Renault », souligne Alain Barreau, secrétaire général de l’UD FO de la Vienne.

« Alors qu’il fallait investir,  ils ont vendu les périphériques du site comme le parking, les locaux syndicaux, le terrain jouxtant l’usine, l’entrepôt de stockage... »
 

Malgré tout, l’argent rentre. « Mais il n’y reste pas ! », raconte Jean-Jacques Cottier. « En plus des 150 000 euros par mois de frais de gestion, le groupe Montupet a ponctionné 600 000 euros à la fonderie, qui n’a plus que 40 000 euros en caisse ».

Naturellement, le groupe estime que ce plan est « indispensable » pour assurer l’avenir du site, le directeur de l’usine, Pascal Dupont, prévenant que « si le plan de compétitivité n’aboutit pas ou aboutit faiblement, il n’y aura pas d’autre solution qu’un plan de sauvegarde de l’emploi ».

Le comité d’entreprise a assigné la direction devant le tribunal de grande instance de Poitiers pour « entrave et défaut dans la procédure d’information-consultation ».

Mais le 31 août, le tribunal a rejeté le recours du CE, estimant (sur la forme) que la procédure avait été régulière.

  • Le 2 septembre, jour d’un comité d’entreprise consacré aux modalités du plan, 80 % des salariés ont débrayé à l’appel de FO et de la CGT. « La direction a annoncé que notre salaire de base serait amputé de 7 % et que nos primes de mai et de novembre (qui correspondent à un treizième mois) seraient supprimées, soit trois mois de salaire qui sautent », précise Jean-Jacques Cottier, ajoutant que les salariés ont décidé de poursuivre avec détermination la mobilisation sur ce plan.
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