Organisations
Les cinq propositions du Centre d’analyse stratégique pour accompagner le demandeur d’emploi
Le Centre d’analyse stratégique vient de publier sa note d’analyse n° 228 >
En vingt ans, l’accompagnement des demandeurs d’emploi est devenu un élément central de l’action des services publics de l’emploi en Europe. Au-delà des spécificités nationales et du caractère encore évolutif des modèles, trois éléments structurent cet accompagnement : la personnalisation de la prise en charge des demandeurs d’emploi, la sous-traitance à des opérateurs externes et la construction de partenariats renforcés (voire parfois la fusion) entre les acteurs.
Bien que l’on sache encore peu de choses sur les leviers précis de son efficacité, l’accompagnement a des effets positifs et significatifs sur le retour à l’emploi. Aussi, a fortiori dans le contexte actuel de sortie de crise et de réduction des déficits budgétaires, les services publics de l’emploi se sont engagés dans de nouvelles réformes de l’accompagnement, à la recherche de gains d’efficience.
Les solutions émergentes en Europe suggèrent que deux grands axes de réforme peuvent favoriser de tels gains. D’abord, l’assouplissement des « parcours types » vers l’emploi et la consécration du rôle pivot du conseiller, véritable pilote d’un accompagnement sur mesure. Ensuite, le renforcement de l’accent mis par les pouvoirs publics sur les effets de l’accompagnement plutôt que sur les moyens employés par les acteurs. Cela suppose toutefois un modèle d’incitations propre à assurer l’efficacité du dispositif, sans effet d’« écrémage » au détriment des publics les plus fragiles, et dans lequel le taux de retour à l’emploi a une place centrale mais est mis en regard du contexte et des publics concernés.
Les cinq propositions du Centre d’analyse stratégique pour accompagner le demandeur d’emploi :
- différencier davantage la nature et l’intensité de l’offre de services (suivi mensuel personnalisé plus souple, e-services et « budget de placement » à la disposition des conseillers) pour renforcer la personnalisation de l’accompagnement ;
- pour aller au bout de la logique de personnalisation, expérimenter l’abandon des « parcours types » d’accompagnement des demandeurs d’emploi au profit d’un principe d’autonomie des conseillers ;
- céer une véritable qualification professionnelle consacrée à l’accompagnement ;
- renforcer le management par la performance au sein de Pôle Emploi, sur la base d’indicateurs d’effet et non d’activité ;
- optimiser le recours aux opérateurs externes en articulant mieux sous-traitance de capacité et sous-traitance de spécialité et en en distinguant les modalités (notamment, s’agissant de la sous-traitance de spécialité, en insistant sur la rémunération aux résultats plutôt que sur les moyens à mettre en oeuvre).