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18 / 05 / 2011 | 2 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Mayotte : les prix augmentent plus vite que les droits

L’un des plats préférés des Mahorais, les mabawas (ailes de poulet), deviendra bientôt un luxe. En un an, leur coût a bondi de 40 %. Selon l’INSEE, les prix du secteur alimentaire ont augmenté sur cette période de 8,1 %, avec une envolée qui frôle les 26 % pour les produits frais. « Le conseil général avait promis, en 2010, d’exonérer de charges douanières 300 produits de première nécessité, mais on ne voit pas de répercussion sur les prix », dénonce Hamidou Madi M’colo, secrétaire général de l’UD-FO de Mayotte. Le Sénateur UMP, Soibahadine Ramadani, vient d’interpeller la Ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard, sur cette question.

Pour nourrir les 186 000 habitants de ce petit archipel de l’océan Indien, devenu le 101ème département français le 31 mars dernier, presque tout est importé. Il n’y a ni élevage, ni culture à grande échelle. Deux familles ont le monopole du commerce. Le coût de la vie y est 2,5 fois plus élevé qu’en métropole. La lutte contre la vie chère et l’absence d’une vraie politique de contrôle des prix font partie des revendications dressées par FO pour la réunion qu’elle organisait le 1er mai à Mamoudzou, la préfecture.

Elle souhaiterait aussi que l’AFOC, seule association nationale de défense des consommateurs sur l’île, devienne localement un outil de référence en matière de contrôle et d’analyse des prix.

« Notre mode de vie est le même qu’en métropole. Les gens veulent éduquer leurs enfants, avoir une maison et une voiture, mais les revenus ne compensent pas la cherté de la vie. Notre combat, c’est d’arriver à un alignement sans bouleverser toute l’économie et l’équilibre local », poursuit Hamidou Madi M’colo.

Dans le cadre du pacte de départementalisation, l’alignement des statuts et des avantages sociaux doit s’étaler sur vingt-cinq ans. Le montant du RSA interviendra au quart du niveau national en 2012.

Le salaire minimum local correspond à 85 % du SMIC. La majorité des fonctionnaires a été intégrée à un « corps transitoire » et ne bénéficiera du statut complet qu’en 2015. Pour qu’il n’y ait pas d’inégalités, FO revendique un rattrapage du SMIC au plus tard pour 2015. Le combat porte sur le montant en net. Pour l’instant les charges sont très faibles, tout le système de cotisations sociales restant à mettre en place.

« Nous sommes prêts à négocier et à donner la priorité à certaines caisses, comme le chômage, pour pouvoir verser les indemnisations », ajoute Hamidou Madi M’colo. Le taux de chômage est officiellement de 26 %, mais beaucoup de demandeurs d’emploi ne s’inscrivant pas, il serait plutôt autour de 35 % à 40 %.

FO se bat également pour la défense du droit syndical et du droit du travail. « Dans ce domaine, c’est le flou total ; à 12 000 kilomètres de Paris, certains pensent que tout est permis », résume Hamidou Madi M’colo.
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