Organisations
Accord Talk chez Thales : la CFTC n'y voit que des paroles...
En juin 2009, la direction des ressources humaines du groupe Thales avait signé un accord européen sur l’anticipation. Depuis, rien n'a avancé, l’apport de cet accord aux travailleurs du groupe a été nul. Les différentes DRH des unités se sont juste contentées d’une lecture en commun avec les représentants locaux des salariés. La vacuité du texte est sans aucun doute la principale raison de cet enterrement.
Une DRH décridibilisée, des syndicats en alerte
Pourtant, dans le droit fil de son action de l’époque, la DRH du groupe a récidivé. Le processus d’évaluation People First, mis en place de manière unilatérale, sans concertation mais à grand renfort de publicité, s’est en effet avéré incapable de répondre aux attentes tant des salariés que des managers. Face à ce rejet massif, il fallait bien faire quelque chose. D’autant plus que ce flop commençait à se savoir, y compris en haut lieu, achevant par là même de marginaliser une DRH déjà très décrédibilisée face au nouvel actionnaire et à ses représentants.
Il est donc devenu urgent pour l’équipe de la DRH en place de tenter de redorer son blason dans le simple but de sauver sa position devenue fort fragile. Sauf que, cette fois-ci, les organisations syndicales, en particulier françaises, échaudées par l’expérience précédente et alertées par de récentes et graves atteintes au respect des conditions de travail et à la santé des travailleurs, se sont montrées nettement moins coopératives.
FO et la CFTC mises à l'écart
Thales a pris l'option de discuter avec la FEM (Fédération européenne des métallurgistes), sous la houlette de son coordinateur CFDT, et, pour éviter tout risque, d’exclure d’entrée la délégation française de FO et la CFTC. En revanche, a été associé le SNEPIE, syndicat catégoriel non adhérent de la FEM, représentant de la CFE-CGC.
En d’autres termes, la DRH tente de refaire sa devanture sociale, mais le magasin est toujours aussi peu avenant. Le projet d’accord est d’ailleurs tellement vague et vide que la CGT, par son refus de donner mandat à la FEM pour le signer, a refusé de s’inscrire dans cette démarche. Cette fois-ci, pour la partie française, seule la CFDT et le syndicat catégoriel SNEPIE / CFE-CGC ont signé.
Un accord signé le même jour que le départ du DRH !
Le rôle des organisations syndicales consiste à défendre les travailleurs, ceux qui sont sur le terrain et qui, chaque jour, triment et souffrent de plus en plus. Nous ne siégeons pas pour cautionner une DRH finissante et participer à une tentative de sauvetage des sièges confortables d’une équipe qui n’aura pas su, en presque dix ans, se montrer à la hauteur des attentes des travailleurs du groupe. Coïncidence et ironie de l’histoire, l’accord a été signé le matin et, l’après midi même, le DRH du groupe annonce son départ à son équipe.
La CFTC de Thales, elle, aurait aimé rentrer dans une véritable négociation européenne, novatrice pour tous les travailleurs européens du groupe, portant sur l’ensemble de la gestion de leur carrière, c’est-à-dire traitant aussi de promotion, de mobilité internationale, de formation pour tous, de politique de rémunération, ou des salaires minimas. Avec cet accord « Talk », nous sommes une fois encore bien loin de nos revendications et de la véritable défense des intérêts des travailleurs !