Organisations
Canal+ aussi négocie son accord sur le stress et le bien être au travail
Que propose la direction de Canal+ sur la prévention du stress et le bien-être au travail ?
Quelques bonnes mesures et surtout un catalogue à la Prévert de ce que nous pourrions faire pour traiter de cette problématique ?
Donner du sens au travail, favoriser la reconnaissance, renforcer la proximité du management, réduire la charge de travail liée à des tâches non prioritaires, mettre à disposition des salariés des moyens adaptés...
Un catalogue ou tout se mêle, le bon et l'insignifiant, l'expérimental et le factuel, sans qu'à aucun moment ne se pose la question du pourquoi.
Pourquoi donc les situations de stress ont augmenté si fortement ces dernières années à Canal+ ?
La productivité d'abord : depuis plusieurs années, des dizaines et des dizaines de postes ne sont pas remplacés, occasionnant une augmentation significative de la charge de travail pour celles et ceux qui restent et qui doivent assumer une charge de travail en augmentation constante.
Une organisation instable...
Depuis la fusion avec TPS, les organisations ne sont pas toutes stabilisées. Bien au contraire ! Et ce ne sont pas les mouvements browniens qui se poursuivent qui vont arranger les choses… Surtout lorsqu’ils ne sont pas expliqués et partagés avec les salariés concernés !
La pression financière : un rôle déterminant !
C'est peut-être l'élément central pour comprendre ce qui est à l'œuvre dans nos entreprises. Lorsque notre seul objectif, c'est de réaliser un résultat financier toujours plus important, dans un contexte de crise économique et sociale, les plans d'économies ne peuvent que se succéder. Les impacts sont divers et variés, recrutements réduits, postes non remplacés, investissements en berne... Dans ces conditions, l'environnement de travail ne peut que se dégrader, entre frustration et attitude désabusée, le salarié tente tant bien que mal de participer à la réussite collective.
Ce que nous revendiquons
Traiter du stress à Canal+, c’est commencer par respecter quelques règles de base : l'application des accords d'entreprises (temps de travail aux accords sur la formation, professionnelle), de la convention collective, de la charte éthique. Il existe un arsenal conséquent et simple à mettre en œuvre pour que s'améliore les conditions de travail. Il y manque juste la volonté !
Un exemple ? Le temps de travail.
L'accord sur le temps de travail des cadres n'a pas eu pour objectif de faire progresser indéfiniment la durée de la journée de travail. Et pourtant, entre blackberry et portable, les cadres travaillent beaucoup.
Il suffirait d'appliquer l'accord en fixant par exemple une durée « normale » d'une journée de travail à 7 heures ! Cet indicateur pourrait alors servir de référence collective tout en conservant la souplesse des accords existants.
- Autre exemple, l'application de la charte de la mobilité. Dans cette charte, un salarié ne devait pas rester plusieurs mois dan l'attente d’une mobilité validée. Un délai raisonnable devait réduire les temps de transition entre 2 postes. Cette disposition est rarement appliquée, des salariés se font « balader » pendant des mois avant que ne se concrétise un projet qui semblait pourtant acquis.
Des organisations lisibles et compréhensibles
Force est de constater que nos organisations se compliquent à nouveau. L'utopie de voir tomber les frontières entre 2 services se heurtent aux pouvoirs de certains et à l'incapacité de moderniser une organisation en adéquation avec les évolutions de business ou technologiques... Distribution /édition, direction technique, distribution/direction technique édition/DSI... Les exemples sont nombreux.
C'est pourquoi nous restons dubitatifs quant aux objectifs affichés dans cet accord. Pire, parfois, nous sommes même inquiets au regard des expériences récentes, lorsque les discours s'éloignent tant de la réalité opérationnelle.
S'il s'agit simplement de répondre à une obligation légale, pour que Canal+ puisse afficher auprès de son actionnaire la signature d’un accord social supplémentaire, ou auprès du Ministère du Travail de se gausser de cette capacité et d’afficher un petit drapeau vert sur les sites de référence, l'intérêt en sera limité.
En revanche, s'il s'agit de s'attaquer aux fondements mêmes des problématiques de stress et d'y apporter des réponses concrètes et durables, alors nous serons là !