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Les salariés sont plus optimistes dans les TPE que dans les grandes structures
« Au travail, les salariés des TPE sont les plus optimistes : ils jugent plus favorablement l'ensemble des indicateurs de performance sociale mesurés sur eux. Ceci va dans le sens de l'hypothèse selon laquelle la faible taille de l'entreprise (moins de dix salariés) influence la manière dont les salariés pensent et vivent le travail. » C'est l'une des conclusions de l'analyse de l'Observatoire de la vie au travail, rendue publique mardi 23 juin 2009 à l'ESSEC.
Cet observatoire, développé par la société d'audit du risque social Mars-Lab, étudie la performance sociale des salariés à partir de leur vie au travail. L'enquête 2009 a été menée du 3 mars au 19 avril en partenariat avec Keljob auprès de 3 000 salariés, interrogés sur sept indicateurs : le climat social, l'exposition au stress, la qualité du management, la qualité de la gouvernance sociale, le moral des salariés, l'implication des salariés et la représentation sociale du travail. Comme en témoigne un salarié anonyme, « dans une TPE, on existe vraiment, la compétence est reconnue, les rapports humains sont plus directs ».
En revanche, les salariés des PME de 50 à 249 salariés sont les plus mitigés. Leur moral est dégradé et ils évaluent défavorablement la gouvernance sociale de leur entreprise. Cette catégorie d'entreprise semblerait subir l'effet de taille critique de croissance : à ce stade, l'effectif de l'entreprise a crû proportionnellement plus vite que l'organisation du travail, encore étriquée. Cette dernière ne permet pas un fonctionnement optimal et surtout une bonne gestion des ressources humaines. À ce stade de croissance de l'effectif, le patron ne connaît plus tous ses salariés. Du fait de cet éloignement croissant, la bonne entente et le climat de confiance tendent à disparaître, du fait de la mise en place d'intermédiaires hiérarchiques.
- De plus, la barre des 50 salariés impose la mise en œuvre d'instances de représentation du personnel, ce qui accroît la dynamique de méfiance entre managers et salariés, caractéristique de la culture française, comme démontré par l'économiste Thomas Philippon dans son ouvrage "le capitalisme d'héritiers".
Dans les grandes entreprises, les salariés évaluent plutôt favorablement la performance sociale de leur entreprise, notamment en ce qui concerne la qualité managériale et l'exposition au stress. Mais dans ce type d'entreprises, les relations sont fortement cadrées par les méthodes de management et des process parfois jugés très contraignants. Qui plus est, la direction est jugée lointaine des réalités quotidiennes.
Les cadres dirigeants sont plus optimistes que les autres, toutes catégories d'entreprise confondues. En effet, il s'agit de la catégorie de salariés la mieux récompensée, que ce soit financièrement, par la formation, etc. Le chômage des cadres est toujours inférieur à la moyenne nationale, grâce à leur formation et à leur réseau. De plus, la représentation du stress est beaucoup plus positive pour cette catégorie qui le subissent moins, du fait d'une latitude d'action plus grande. À l'inverse, les ouvriers et les employés sont les plus pessimistes. Ils sont plus exposés au stress et à la précarité, ils sont éloignés des centres de décision, ce qui renforce leur sentiment d'impuissance.
D'une manière générale, l'encadrement est apprécié et les salariés ont globalement confiance en l'avenir. Toutefois, ils perçoivent les méthodes de management comme trop rigides et ressentent l'éloignement de leur direction. Malgré un avenir économique inquiétant, le moral des salariés s'équilibre grâce à l'enthousiasme personnel et aux faibles relations conflictuelles entre les collaborateurs, signes d'une forte cohésion sociale. Le travail, pour près de huit salariés sur dix, est très important, voire central dans leur vie et ils s'estiment fortement concernés par celui-ci. Ceci signifie qu'en France la valeur travail est forte, voire centrale.
Pour en savoir plus: http://blog.mars-srm.com/Evenements/OVAT/ovatresultats2009.php
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