Le 19 mai 2009 a eu lieu l'assemblée générale des actionnaires de Crédit Agricole S.A.

Alors que le résultat du Groupe a été divisé par 4, le cours de l'action et le dividende, divisés par 3, les dirigeants nous ont offert une belle prestation d'autosatisfaction, allant même jusqu'à présenter les comptes 2008 en excluant certaines activités très déficitaires (Emporiki par exemple).

Crédit Agricole S.A. a moins perdu que les autres, ça nous rassure !

Si, cependant, par 2 fois, Georges Pauget, Directeur Général, a avoué "nous nous sommes trompés", cela n'a pas pour autant empéché nos si chers dirigeants de faire voter des résolutions sur leurs retraites "dorées" financées par l'entreprise.

Il faut dire que le risque de ne pas voir valider ces résolutions, était inexistant, les caisses régionales détenant à elles seules, par l'intermédiaire de SAS La Boétie, + de 54% du capital...

Ainsi, Georges Pauget a estimé le montant de sa future retraite "chapeau", actuellement, à 750.000 euros par an. Dans la salle, un ange est passé.

L'enveloppe des jetons de présence d'un montant de 950.000 €, destinée à rémunérer les 23 administrateurs, a également été approuvée.

M. Sander, Président de la Fédération Nationale du Crédit Agricole et M. Chifflet, Secrétaire Général de cette Fédération, cumulant les mandats d'administrateurs dans le Groupe CAsa (CAsa, Calyon et LCL), perçoivent respectivement 88.500 € et 80.250 € de jetons de présence.

Un comité d'accueil composé de FO, SUD et la CGT a distribué des tracts à l'arrivée des actionnaires et des invités. FO avait écrit au Président du Groupe afin de demander le retrait des résolutions sur les retraites "dorées" ainsi que l'arrêt de tels régimes.

Lors de la séance, des actionnaires ont pris la parole pour exprimer leur mécontentement sur la baisse du dividende, et leur écoeurement sur les rémunérations et avantages en nature des dirigeants.

A cela, les dirigeants ont répondu poliment "vous avez exprimé un avis, nous le respectons". Tu penses, à ce prix là, on peut respecter tes réactions !

• Le "bon sens" n'a pas prévalu. Rien d'étonnant lorsque l'on sait que seuls 8,6% du capital sont détenus par les actionnaires individuels et 4,4% par les salariés. Le reste, soit 87%, est détenu par SAS La Boétie et les institutionnels...

Erreur de gouvernance ou pas, dirigeants à Crédit Agricole S.A., à tous les coups, on gagne.