Organisations
Maintenance chez Atos : les salariés condamnent le projet d’externalisation, une filialisation à bas coûts
Une note d’information, encore très générale, concernant les activités de maintenance du groupe Atos (ex-maintenance du groupe Bull) vient d’être remise au CE d'Atos Bull Technologies.
Ce qui n’était soi-disant qu’une étude devient désormais un projet concernant 304 salariés en Europe, dont 164 salariés de la société Bull en France (parmi lesquels 14 apprentis). Ceux-ci seraient transférés collectivement (transfert contraint). De plus, parmi les service de support en question, 11 salariés se verraient proposer un transfert individuel (transfert volontaire).
L’intersyndicale considère que la maintenance a toute sa place au sein du groupe Atos et s’oppose à cette externalisation. La proximité des équipes la composant avec les équipes de développement, entre autres, est un atout pour la société et ses clients.
- Le repreneur serait NSC Global, société basée à Londres et soumise au Brexit, est d'envergure mondiale et spécialisée dans la sous-traitance à laquelle recourent les grands groupes pour baisser le coût du travail.
Les organisations syndicales sont particulièrement inquiètes du choix de la direction puisque NSC ne possède en France qu’une équipe de cinq personnes qui ne connaissent pas l’activité de la maintenance d’Atos et ses clients.
De ce fait, cette décision pourrait être lourde de conséquences pour l’emploi des salariés mais aussi en cas de mauvaises prestations rendues aux clients, pour les activités de vente de matériels du groupe, notamment pour les comptes dont le contrat exclut la sous-traitance.
La direction envisage de conserver les contrats commerciaux avec la marge qu’ils dégagent et de n’externaliser que les salariés.Les méthodes employées par NSC aux Pays-Bas où elle n’a pas hésité (en 2017) à annoncer sa volonté de brutalement licencier 60 ex-salariés d’Atos externalisés en 2015 et jugés trop chers, pour embaucher des jeunes beaucoup moins bien rémunérés renforcent ces inquiétudes, d’autant plus que la direction de NSC refuse de discuter avec les syndicats.
Cela augure de ce qui pourrait se produire en France avec ce nouveau projet d’externalisation.
En réalité, Atos se sert de NSC comme d’une filiale à bas coûts. Cela en dit long sur la sincérité des propos tenus par Thierry Breton lors de sa tentative d’OPA sur Gemalto, propos selon lesquels il s’engageait à maintenir l’emploi !
Dans le cas de la maintenance d’Atos, activité très profitable, l’opération est d’autant plus scandaleuse que la direction envisage de conserver les contrats commerciaux avec la marge qu’ils dégagent et de n’externaliser que les salariés.
L’intersyndicale est unanime pour condamner cette vérité une fois de plus : aux actionnaires les profits, aux salariés les risques...