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30 / 09 / 2013 | 16 vues
Nadia Rakib / Membre
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Les avancées de la réforme du congé parental pour une responsabilité parentale partagée

Le 17 septembre, les sénateurs ont adopté le projet de loi pour l'égalité entre hommes et femmes. Ce texte ambitieux vise à réduire les inégalités de traitement et d'opportunités entre hommes et femmes.

La réforme ne s’appliquera qu’aux seuls enfants nés ou adoptés à partir du 1er juillet 2014. Il traite notamment de la réforme du congé parental avec l'objectif d'inciter 25 % des pères à prendre une partie du congé parental d'ici 2017.

Concrètement, à ce jour, seulement 18 000 papas prennent un congé parental. Un petit chiffre qu’il s’agirait d’augmenter à 100 000 d’ici 2017.

La réforme à venir permettrait de dynamiser le retour des femmes vers l’emploi, via un rééquilibre de la répartition des responsabilités parentales au sein du couple. Comme nous venons de l’observer, le congé parental est majoritairement prit par des femmes et le gouvernement a souhaité mettre tous les outils dans la malle pour inverser la tendance. Équilibrer les rôles s’avère une nécessité afin que les femmes ne soient plus stigmatisées et fragilisées dans  le cheminement de leurs carrières professionnelles suite à la prise de ce congé « coucouning ».

La réforme prévoit l’identification d’une période de partage de 6 mois réservée à chaque parent :

  • pour les parents d’un premier enfant, la durée actuelle de 6 mois est complétée d’une période supplémentaire de 6 mois accordée au second parent ;
  • pour les parents de deux enfants et plus, la durée actuelle de 3 ans est maintenue, dont 6 mois reviennent au second parent.

L’article L. 1225-57 du Code du travail ouvrirait le droit à un entretien en vue d’organiser le retour à l’emploi du salarié en congé parental. Celui-ci conduirait à aborder les éventuels besoins de formation ainsi que les conséquences de la période de congé sur la rémunération et l’évolution de carrière du salarié. Il appartiendrait au salarié d’en faire la demande à son employeur avant la fin de son congé parental d’éducation.

L’article L. 2241-7 du Code du travail apporterait des garanties au salarié qui rejoindrait son entreprise une fois son congé parental terminé.

D’une part, lorsqu’un écart moyen de rémunération entre hommes et femmes serait constaté, les organisations liées par une convention de branche ou, à défaut, par des accords professionnels devraient faire de sa réduction une priorité. Tout employeur serait alors tenu d’agir en décidant de l’application de mesures spécifiques de rattrapage. De plus, les critères d’évaluation retenus dans la définition des différents postes de travail devront être passés « au peigne fin » pour détecter et éliminer ceux qui pourraient favoriser « des nœuds » de discriminations entre hommes et femmes. C’est le profil des compétences des salariés dans sa globalité qui doit servir d’appréciation et non des critères stéréotypés. En outre, l’article L. 2242-5 obligerait l’employeur à engager une négociation annuelle sur les objectifs d’égalité professionnelle et salariale entre fommes et femmes dans l’entreprise, ainsi que sur les mesures permettant de les atteindre. Cette négociation s’appuierait sur les éléments figurant dans les rapports prévus aux articles L. 2323-47 et L. 2323-57 du Code du travail, complétés par les indicateurs contenus dans la base de données unique et par toute information qui paraîtrait utile aux négociateurs.

Les thèmes à aborder devraient concerner :

  • les conditions d’accès à l’emploi, à la formation professionnelle et à la promotion professionnelle,
  • les conditions de travail et d’emploi dont celles des salariés à temps partiel, l’articulation entre la vie professionnelle et les responsabilités familiales,
  • l’application de l’article L. 241-3-1 du code de la sécurité sociale et notamment les conditions dans lesquelles l’employeur peut prendre en charge tout ou partie du supplément de cotisations,
  • la définition et la programmation de mesures permettant de supprimer les écarts de rémunération entre hommes et femmes.

Une fois cet accord signé alors, l’obligation de négocier revivrait tous les 3 ans. En revanche, la mise en œuvre des mesures visant à supprimer les écarts de rémunération entre hommes et femmes resterait à aborder lors de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires effectifs prévue à l’article L. 2242-8 du Code du travail. Pour le cas où les parties ne parviendraient pas à la conclusion d’un accord, la définition et la programmation de mesures permettant de supprimer les écarts de rémunération entre hommes et femmes constitueraient des thèmes à traiter dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires effectifs. De plus, l’article L. 2242-7 du Code du travail préciserait qu’à défaut d’initiative de la partie patronale, la négociation s’engagerait dans les 15 jours suivant la demande d’une des organisations syndicales de salariés représentatives dans l’entreprise.

Pour refermer cette analyse du projet de loi présenté au Sénat en premier lieu, nous pouvons d’ores et déjà en déduire que le gouvernement a souhaité mettre de la souplesse dans cette réforme du congé parental. En effet, les parents n’auront aucune obligation de s’arrêter de travailler.

S’ils décident de le faire, ils auront le choix de formules différentes telles que :

  • la prise du CPE à temps complet ou à temps partiel (temps partiel équivalent à 50 % ou même 80 % d’un temps plein),
  • la prise d’un congé simultané des deux parents s’ils réduisent tous les deux leurs activités,
  • chaque parent conserve la possibilité de prendre ses mois de partage quand il le souhaite en les fractionnant si besoin.
Enfin, les parents qui décideraient « de faire durer le plaisir du CPE » plus longtemps pourront bénéficier d’un accompagnement au moment de leur retour dans l’entreprise via un bilan de compétences, une formation… En définitive, pourquoi se priver d’une « douce période de coucouning » ?

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Le Sénat a adopté en première lecture, le 18 septembre, le projet de loi sur l’égalité des femmes et des hommes. Sa mesure phare: une réforme du congé parental dont l’objectif est de favoriser un meilleur partage entre les hommes et les femmes, et donc d’inciter les pères à prendre part de manière plus importante à ce congé. Ainsi, à partir du 1er juillet 2014, les parents d’un seul enfant, qui ont aujourd’hui droit à six mois de congé parental, pourront prendre six mois de plus, à la condition que ce soit le second parent qui en soit bénéficiaire. À partir de deux enfants, le congé parental, dont la durée est de trois ans, sera raccourci à deux ans et demi pour un parent, les six mois restants ne pouvant être pris que par l’autre parent. Lors de la consultation du conseil de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) sur le projet de loi, en juin, les représentants de FO avaient émis un avis défavorable. La Confédération FO estime pour sa part que le projet ôte des droits aux femmes, donc aux familles, sans certitude que les pères prendront  bien  part  au congé parental. Alors que le congé parental est actuellement pris à 97% par les femmes, l’État ferait ainsi au passage une économie de 405 millions d’euros. «Pour que la mesure soit réellement efficace, il faudrait remédier aux inégalités de salaires entre les hommes et les femmes», affirme Jean-Marc Bilquez, Secrétaire confédéral FO chargé de la protection sociale. Les femmes touchent en moyenne des salaires inférieurs de 27% à ceux des hommes dans le privé, et la perte de revenus est en général moindre pour une famille dont la mère prend le congé parental, et non le père.