Organisations
Le paritarisme se modernise, tout le monde s’en fout : à qui la faute ?
S’il y a bien une négociation interprofessionnelle qui n’aura pas été médiatisée, c’est celle sur la modernisation du paritarisme. Un projet d’accord a pourtant vu le jour le 16 février après deux ans de négociation, souligne le Ministère du Travail qui estime que la rénovation de la gestion paritaire, dans le collimateur du rapport Perruchot, est « la condition de la confiance dans ce mode de gestion ».
Un ministère qui affirme par ailleurs que « les Français sont attachés » au paritarisme. Mais combien de Français connaissent les ressorts de ce mode de gestion qui s’applique dans la formation professionnelle, l’assurance chômage, les retraites complémentaires etc. ?
Les syndicats des salariés et des employeurs ne contribuent en tout cas pas à faire oeuvre de pédagogie sur ce sujet du paritarisme. Hormis un petit communiqué du Ministère du Travail, seule la CGT a pour le moment publié une prise de position sur ce projet d’accord en dénonçant l’obligation au secret sur les délibérations. « La transparence et la publicité des débats et délibérations dans les instances de représentation sont partie intégrante de ces principes. Les institutions paritaires ne sont pas la propriété des organisations qui représentent les bénéficiaires, mais celle des bénéficiaires eux-mêmes, qui ne peuvent être spoliés de leur droit fondamental à l’information », affirme le syndicat qui s’oppose également à l’introduction du « vote par tête » lors des conseils d’administration, une revendication portée par la CFDT.