« C’est un soulagement après un combat très long, trop long, de presque huit ans », a déclaré Thierry Bonhoure, ex-délégué FO chez Molex.
L’usine, qui employait 283 personnes, avait fermé en 2009 après un long conflit social. Depuis, la majorité des anciens salariés se bat pour faire reconnaître le caractère abusif de ce licenciement. Ceux-ci sont devenus des symboles de la lutte contre les « licenciements boursiers » et les « patrons voyous ».
« Légèreté » de l’employeur
Dans son arrêt, la cour a dénoncé la « légèreté » de l’employeur et estimé que la décision de fermer l’usine avait été prise « alors le secteur n’était pas en difficulté », selon l’avocat des ex-salariés Me Jean-Marc Denjean, cité par l’AFP.
Le tribunal accorde aux 191 plaignants près de 7 millions d’euros d’indemnités. En première instance, l’enveloppe globale atteignait 10 millions d’euros. « La somme est un peu moins élevée mais on ne va pas cracher dessus. Parmi les anciens salariés, une cinquantaine est encore sans boulot et même chez ceux qui ont retrouvé un emploi, beaucoup ont dû repartir à zéro et ils connaissent de grosses pertes de salaire », a ajouté l'ex-délégué FO chez Molex.
Le combat judiciaire continue
Après cette victoire, le combat judiciaire se poursuit pour les cadres et les salariés protégés, qui font l’objet d’autres procédures.
Thierry Bonhoure regrette cependant que Molex Inc (la maison-mère basée aux États-Unis) ne soit pas reconnue par la justice comme co-employeur, donc co-responsable des affaires de sa filiale française. La cour d’appel de Bordeaux a tranché dans un arrêt de décembre 2015. Molex France étant liquidée, les indemnités doivent être payées par le régime de garantie des salaires (AGS).
Même si les salariés ont obtenu une petite réparation, l’ex-délégué FO chez Molex déplore aussi qu’il ait fallu qu’ils perdent leur emploi pour que la nature de leur licenciement puisse être appréciée.