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« La direction a essayé de nous repeindre au nom de l’entreprise avec un pin's au nom du cabinet »
Les cabinets spécialisés dans l'amélioration des conditions de travail ont intérêt à résister à la pression. « Si les résultats sont mauvais, la direction est tendue. S’ils sont bons, les syndicats trouvent ça louche », résume la directrice d'un cabinet. Que le donneur d’ordre soit la direction ou les membres du CHSCT, le meilleur moyen de ne pas se laisser dépasser tient dans le cadrage initial de la mission et dans la rigueur méthodologique du cabinet.
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Tous ont des exemples à rapporter de marche arrière sur des missions manifestement manipulatoires. De l’intérêt pour les consultants de bien saisir le subtil jeu des acteurs. Untel aura ainsi refusé telle mission d’expertise d’un CHSCT qui tenait à ce que son rapport plaide pour un déménagement à l’est de Paris alors que le projet de la direction était à l’ouest. Tel autre ne voudra pas entrer dans le jeu d’élus tenant à minimiser les conséquences sur la santé du travail de nuit au regard de l’enjeu financier des primes associées...
« Alors que notre diagnostic révélait des problèmes de harcèlement, la direction a tenté d’orienter notre démarche. On a essayé de nous repeindre au nom de l’entreprise avec un pin's au nom du cabinet. Nous n’avons pas cédé mais nous n’avons pas été sélectionnés pour mener l’enquête qualitative », se souvient un consultant. « Je me suis rendu compte que des passages de ma présentation avait été retirés et des chiffres modifiés par le client avant la restitution en comité de pilotage », lance une consultante désormais à son compte.
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