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Intensification des rythmes de travail mais amélioration de la coopération entre salariés
Entre 2005 et 2013, en France métropolitaine, les contraintes de rythme de travail se sont accrues après une décennie de stabilisation (enregistrée de 1998 à 2005), intensification marquée par un contexte de crise économique.
Certains salariés signalent une hausse des coopérations avec leurs collègues et leurs hiérarchies pour essayer, tant bien que mal, d’atténuer les différents effets dévastateurs, de cette intensification que nous livrent les statistiques de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES).
Le rythme du travail s’est en effet accru chez les salariés entre 2005 et 2013, passant de 35,2 % des salariés touchés (alors qu’ils stagnaient avant 2005) à 31 %. En France, un salarié sur trois déclarent subir au moins trois contraintes parmi lesquelles :
- le déplacement automatique d’une pièce ou d’un produit,
- la cadence automatique d’une machine,
- d'autres contraintes techniques,
- les normes de production qu’il faut respecter au quotidien,
- la dépendance d’un autre collègue,
- les demandes extérieures (d’un client ou du public),
- et un certain nombre de contraintes ou de surveillances exercées en permanence par une hiérarchie omniprésente.
Il y a une légère hausse des contraintes physiques dans l’entreprise. Alors qu’elles étaient 32,7 % en 2005, 34,5 % des salariés déclarent à présent subir au moins trois contraintes parmi lesquelles :
- rester debout longtemps,
- dans une posture pénible,
- effectuer de longs (ou fréquents) déplacements à pied,
- porter ou déplacer de charges lourdes,
- être soumis à des secousses ou à des vibrations.
L’ouvrier souffre toujours
Certes, les marges de manœuvre tendent à se réduire pour toutes les catégories socio-professionnelles mais ce sont les ouvriers qualifiés et non qualifiés qui sont les plus touchés par ces contraintes. Ainsi, un ouvrier non qualifié est passé de 61,5 % en 2005 à 64,6 % en 2013 alors qu'un ouvrier qualifié est passé de 57,2 % à 63,2 % de contraintes physiques dans son travail, entraînant ainsi une hausse de la pénibilité dans son travail.
Des rythmes de travail de plus en plus contraints
Depuis le milieu des années 1980, le rythme du travail est devenu de plus en plus contraint. Ce facteur, déterminé par au moins trois contraintes, a fait un bon, passant de 6 % en 1984 à 35 % en 2013. En 1984, le rythme du travail était néanmoins contraint dans des domaines particulier, comme l’industrie et d'autres emplois spécialistes des services. Aujourd’hui, un tiers des salariés subit des contraintes de type marchand (cause : clients ou public, qui oblige une réponse immédiate). Dans l’industrie, les contraintes existent encore car ce sont les machines qui dictent aux salariés le rythme qu’ils doivent avoir dans leur travail, obligés de respecter un délai quotidien.
Amélioration de la coopération entre salariés
Pourtant, dans son étude, la DARES révèle aussi une amélioration de la coopération entre salariés depuis 2005. Depuis 2013, 79,4 % des salariés disent être aidés par leurs collègues quand ils ont « du mal à faire un travail délicat ou compliqué », contre 73,5 % en 2005. Une hausse encourageante car les salariés déclarent aussi avoir plus souvent être aidés par leurs supérieurs hiérarchiques (65,5 % en 2013 contre 58,5 % en 2005). De plus, 78,7 % des salariés ont même eu l’occasion « d’aborder collectivement, avec d’autres personnes de leur atelier ou de leur service, des questions d’organisation ou de fonctionnement de leur unité de travail » alors qu’ils n’étaient que 72,2 % en 2005.
Selon cette même source, ce renforcement de la coopération explique tout de même qu’en dépit de l’augmentation des contraintes de rythme de travail, moins de salariés se déclarent toujours ou souvent « obligés de se dépêcher », passant ainsi de 47,9 % en 2005 à 46,4 % en 2013.
Cependant, les situations de tensions, régulières ou suffisantes pour perturber le travail ainsi qu’un manque d’effectifs pour bien effectuer son travail sont en augmentation. Les salariés nous indiquent ici qu’ils sont 22,6 % (18,5 % en 2005) des sondés à avoir des tensions dans des rapports entre collègues.
L’usage de l’informatique se répand
Une forte progression est constatée dans l’usage de l’informatique au travail. Ainsi, 71,1% des salariés déclarent l’utiliser en 2013, contre 59,6 % en 2005. Une forte progression sachant que plus de les sondés utilisent pour moitié internet dans leurs activités professionnelles, même si cette activité reste propre aux cadres, à l’administration et aux professions intermédiaires. L’ordinateur portable (23,8 % en 2013 contre 12,9 % en 2005) et les téléphones portables ont eux aussi progressé (44,8 % en 2013 contre 32,3 % en 2005). Cette augmentation n’est pas anodine : elle nous montre aussi que l’implantation des entreprises pourrait aller jusqu’au domicile des gens. Souvenez-vous, les « demandes extérieures (d’un client ou du public) » font partie de la pénibilité au travail…
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