Après le rachat pour 384 millions d'euros des parts de M6 et de celles de TF1 pour 744 millions d'euros, Vivendi est maintenant propriétaire du groupe Canal+.

Vingt pour cent d’actifs de Canal+ France restent détenus par le groupe Lagardère, mais ce « sleeping partner » est sans contrôle opérationnel sur le groupe.

Le GID est devenue une réalité !

Le groupe industriel et décentralisé vanté par Jean-Bernard Levy, président du directoire de Vivendi, devant les représentants du personnel en décembre dernier, prend maintenant une forme opérationnelle !

C’est la première fois dans l’histoire de cette holding, depuis son origine avec le contrôle par la Générale des Eaux et Havas, qu’un actionnaire unique va contrôler la totalité du capital du groupe Canal+, et pratiquement de ses autres filiales ! (SFR a aussi son « Lagardère » avec Vodafone.)

C’est un changement majeur dans la gouvernance du groupe pour Canal+ !
Financier d’abord puisque la totalité de l'argent va maintenant remonter à la holding, mais également opérationnel, car Vivendi peut aujourd’hui peser sans contraintes sur les décisions stratégiques.

Sur quoi cela va-t-il déboucher, est-ce une simple opération destinée aux marchés financiers ?

• Faire remonter de l'argent, oui. Faire monter le cours de l’action en éliminant la décote qu'elle subit du fait de cette organisation très décentralisée, oui certainement...

Mais d'autres ambitions sont-elles à l’œuvre ?

Difficile de le dire pour l’instant. Mais des évolutions dans le business sont déjà perceptibles.

De plus grandes synergies entre les filiales

C'est déjà le cas pour certains projets comme par exemple le développement d’une Box commune entre SFR et Canal+, ou encore des relations RH renouvelées et soutenues entre les filiales du groupe, SFR, Universal Music, Vivendi Games avec la volonté louable et intelligente d’accroître les mobilités à l’intérieur des filiales de Vivendi.

Ce pourrait être très avantageux et sécurisant pour l’avenir !

Nos activités sont totalement complémentaires, cela aurait du sens ! Alors à quand d'autres synergies ? Mais attention au traitement social de tout cela. Quand nous regardons ce qui se passe à Canal+, quelques inquiétudes peuvent nous alerter. Mais Vivendi n'est pas que Canal+, et de grandes compétences sociales sont à l'oeuvre pour (espérons-le) faire de ces futurs bouleversements des opportunités de progrès pour tous, dans le respect des collaborateurs.

Rappelons que Vivendi est aujourd’hui un groupe international de 43 000 salariés. C'est l’un des premiers groupes Telecom Media en Europe. Les investissements internationaux actuels de Vivendi dans les télécoms accroissent sensiblement la part du chiffre d'affaire de ce business alors que les autres activités stagnent ou régressent. C'est pourquoi les synergies devront s'accroître au risque à terme d'un déséquilibre dangereux.

Comment Canal+ s'inscrit dans cette stratégie, comment les synergies vont être mises à profit en France et à l'étranger ? Comment nos savoir-faire, notre valeur ajoutée vont-ils être mis au service du développement du groupe ? 2010 sera peut être sur ces sujets, une année de clarification.