Le 7 mai dernier, Pierre-Jean Esmieu-Fournel a présenté Turbo, le dispositif qu'il a mis en place pour favoriser la sauvegarde des emplois précaires (tertiaires) dans les entreprises.

C'est un système qui repose sur un mécanisme bien connu des DRH, celui du transfert de contrat de travail, en échange d'un contrat de sous-traitance sur 1 à 3 ans.

L'entreprise qui souhaite gérer autrement ses emplois administratifs (externalisation) et qui envisage de licencier peut donc prendre contact avec le groupe R2I Services.

Celui-ci s'engage à reprendre les salariés aux mêmes conditions puisqu'il s'agit d'un transfert de contrat et ce en contre-partie d'un contrat de sous-traitance.

Ce dispositif met en lumière une évolution dans la pratique du « facility service management » : le contrat de sous-traitance est envisagé sous l'angle du maintien de l'emploi du salarié et le risque est subi par l'entrepreneur.

Ce mécanisme a été bien sûr été testé par le groupe qui s'est spécialisé dans les services. Plus de 100 emplois ont été maintenus par ce biais et 150 autres le seront d'ici la fin d'année 2015.

Pierre-Jean Esmieu Fournel envisage désormais de développer ce système en Île-de-France en créant un réseau d'entreprises de services spécialisées dans le « facility services management ».

Il pense qu'une centaine d'entreprises franciliennes de ce type pourrait résorber sensiblement le chômage. Il imagine déjà le développement sur le plan national. D'autant plus que ce système va dans le sens de l'externalisation croissante des services tertiaires.

Trois avantages principaux :

• une source de croissance pour les entreprises qui bénéficient de contrats de sous - traitance pérennes sur un ou trois ans.
• Une marge bénéficiaire de 30 % qui permet d'amortir les frais et une partie des risques.
• Des emplois maintenus en France et donc relocalisation de ces emplois en particulier dans les grands groupes font l'objet d'une délocalisation dans les pays du Maghreb ou du sud-est asiatique.

De surcroît, les relations avec les IRP pourraient en être apaisées.

Une innovation sociale et une nouvelle manière d'envisager l'externalisation « décapante » qui permet de sauvegarder des CDI. Les salariés sont accompagnés pour devenir plus mobiles à l'issue du contrat de sous-traitance. L'entrepreneur reprend son métier de base : entreprendre et trouver de nouveaux marchés tout en gardant une fonction sociale forte : garantir un emploi.

Un enjeu sociétal fort (dans les têtes, le CDI reste la norme en tout cas pour les bailleurs et les fournisseurs de crédit).

Lors des dernières rencontres parlementaires sur le travail et l'emploi du 20 mai dernier (à la maison de la Chimie), par le biais des réseaux sociaux, le groupe R2I Services a pu faire entendre ce nouveau discours.

Il ne va pas toujours dans le sens de certaines institutions syndicales patronales et fait l'objet d'une certaine méfiance des syndicats protecteurs des salariés. Pourtant, il prend en compte ce nouveau paradigme sur l'emploi et le travail.