Travailleurs détachés : contrôle renforcé sur le chantier du Bercy Arena
U2, Madonna, Johnny... Quelques grosses pointures ont déjà eu l'honneur de chanter et suer sur la scène de la méga-enceinte sportive parisienne rénovée par le groupe Accor. Le 7 septembre dernier, soit quelques jours avant la livraison définitive, le chantier a connu une « descente » orchestrée par le comité opérationnel départemental anti-fraude (CODAF) de Paris. Ces comités coordonnent depuis 2010 des pôles de lutte contre les fraudes fiscales, douanières et de lutte contre le travail illégal (voir le bilan 2013).
Pour lutter contre le travail illégal et la fraude au détachement, un groupe national d'inspecteurs du travail chargé des affaires sensibles a même été mis en place depuis janvier 2015. En Île-de-France, les cibles choisies sont en général d'envergure. Pas moins de six inspecteurs de l'URSSAF, quatre inspecteurs du travail et plusieurs services de police ont ainsi été mobilisés pour l'opération menée au Bercy Arena « Accor Hôtel ».
La mairie d'accord avec « Accor » - Pour rappel, l'opération de lifting complet de ce bâtiment public est une sorte d'accord passé entre la mairie de Paris et le groupe Accor, qui a financé la rénovation et s'est vu autoriser à apposer le nom ''Accor Hotels'' sur l'enceinte sportive.
« Nous y sommes allés car c'est un gros chantier. Près de 200 contrôles ont été faits dans la matinée et Bouygues, détenteur du marché de rénovation, était pressé de nous voir partir à la fin », a confié une magistrate chargée de l'enquête, lors d'une rencontre à l’École nationale de la magistrature (ENM) en décembre. Tous les travailleurs ont été contrôlés et l'ensemble des immatriculations des véhicules stationnés autour du chantier relevées.
Sur place, les enquêteurs ont identifié un certain nombre de travailleurs roumains et portugais. Les vérifications pour contrôler la licéité de leurs statuts sont toujours en cours. En 2014, le chantier de la Philharmonie de Paris, dont le coût avait triplé en dix ans de travaux, avait lui aussi connu une visite coordonnée par le CODAF Paris.