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Tioxide Calais échappe au chômage technique mais n'est pas sauvé pour autant
la direction a confirmé les bruits qui couraient depuis peu dans l'entreprise. Le budget de production pour 2009 est revu à la hausse et passe de 45 000 tonnes à 65 000 tonnes.
Les raisons invoquées sont la fermeture de Grimsby (Angleterre), et le transfert du sulfate vers le chlore aux clients qui est retardé.
Même si ce choix de la part du groupe rassure les salariés de Calais, ils ne le comprennent pas pour autant. Les coûts de production étaient en effet présentés comme les plus élévés derrière Grimsby, de plus d'importantes concessions avaient été demandées par la direction sans compter la fermeture "potentielle" du site de Calais annoncée officiellement le 14 janvier.
- L’année 2009 devrait donc être moins mauvaise que prévu. Pour mémoire en 2008 en produisant 70 000 tonnes notre résultat a été de – 27 millions d’euros.
L’incidence sur la marche de l’usine n’est pas moindre puisque le personnel va échapper au chômage technique qui était pourtant annoncé peu avant, ce qui nous incite à être prudent et ne pas tomber dans l’Euphorie.
L’incidence sur la charge de travail a également été soulignée par les représentants du personnel et pour l’heure la direction répond tout simplement que le groupe n’a toujours pas fait suite à nos inquiétudes et les embauches sont toujours gelées. Il y a une vingtaine de postes vacants sur le site de Calais
- A noter que le responsable sécurité du site qui devait partir en retraite fin février va prolonger de trois mois en CDD, le temps de trouver une solution …. On marche sur la tête !
En sus, les installations qui sont à l’arrêt depuis octobre 2008 et n’ont pas ou peu été entretenues risquent de poser un certain nombre de problèmes.
Calais n’est pas sauvé !
Quelle est la garantie que nous ne sommes pas destinés à fournir le produit pendant qu’on restructure ailleurs et qu’on ne fermera pas l’usine ensuite ?
C’est en tout cas la question que se posent beaucoup de salariés à Calais.
On ne sait toujours pas quelles sont les intentions du groupe à notre égard.
Rappel : la surproduction en Europe en 2005 avoisinait 100 000 tonnes vendues à perte (chiffres annoncés par la Direction lors de la grève de fin 2005) soit 550 000 t – 100 000 = 450 000 tonnes réellement utiles pour le business.
Et aujourd’hui, nous arriverions à tout écouler ?
A l’époque nous produisions 550 000 tonnes , depuis, l’investissement à Greatham (Angleterre , usine au Chlore) portait la production à 600 000 t mais Grimsby va être fermé donc réduction de 40 000 tonnes.
Soit une capacité réelle de 560 000 tonnes pour 450 000 tonnes utiles (qui rapportent). Il reste 110 000 tonnes en trop !
- Ce qui pourrait faire penser qu’au moins une usine de 70 000 tonnes est encore menacées.
Sauf à rendre des usines profitables permettant de prendre des parts de marché aux concurrents, cette approche avait été annoncée début 2008 mais n’a abouti sur le terrain.
De plus, le comité d'entreprise a été consulté tout récemment concernant un projet du groupe faisant baisser les effectifs du service ventes en Europe de 29 à 22 personnes, cela ne va pas dans le sens d’une action permettant de démarcher de nouveaux clients.
Etait-ce de la désinformation permettant sur surfer sur la peur pour mettre en condition des négociations gagnant / perdant (nul besoin de vous dire qui ont été les perdants) ou bien sommes nous toujours menacés : telle est la question ?
Il est temps que le groupe Huntsman-Tioxide se positionne sur notre devenir, car les salariés ne peuvent être maintenus sous pression plus longtemps sans savoir si leur investissement personnel dans cette société reste d'actualité.
Projet engrais: un pas en avant, trois pas en arrière…
Les discussions étaient interrompues selon une annonce faite en réunion de communication de la direction le 13 février dernier, et je ne suis pas le seul à l’avoir compris comme çà…
Le jeudi suivant en réunion de CE, la direction nous disait qu’on avait mal compris, que les discussions se poursuivaient.
où en est-on réellement ? Combien le groupe est-il prêt à investir et est il seulement prêt à le faire ?
L'avenir demeure incertain pour les salariés de Tioxide Calais, il ne faudrait pas que des nouvelles rassurantes de prime abord fassent croire à des chimères.
Il faut au contraire se battre pour que le projet d'implantation d'une usine de production d'engrais à partir de nos déchets voit enfin le jour afin de permettre aux salariés de s'investir de nouveau dans cette société avec des perspectives nouvelles.