Tarif de l'électricité : la CFE énergies salue la décision du Conseil supérieur de l’énergie de défendre le service public
En rendant un avis défavorable, le Conseil supérieur de l’énergie a su défendre le service public face à la commission de régulation de l’énergie (CRE). En effet, cette dernière propose une délibération sur le prochain tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE 5) qui fait fi des enjeux de la transition énergétique et du rôle essentiel des réseaux électriques.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement. La CFE énergies lui demande d’intervenir pour préserver une infrastructure essentielle à la souveraineté et à la sécurité énergétiques du pays. Le gouvernement doit donc user de son droit à exiger de la CRE qu’elle revoie sa copie.
Le projet de délibération sur le prochain TURPE 5 dévoile l’absence totale de vision de la CRE qui ignore les défis de la transition énergétique que portent les réseaux électriques, compromet leurs missions de service public et fragilise la dynamique énergétique des territoires. Parce qu’il y a urgence à arrêter cette spirale mortifère, indigne des enjeux et qu’elle dénonce avec la plus grande vigueur, la CFE énergies salue le vote du Conseil supérieur de l’énergie, dont elle est membre et qui vient d’émettre un avis défavorable sur ce projet de délibération.
La proposition de la CRE est en effet aussi inacceptable que totalement incompatible avec les exigences d'investissement sur les réseaux de distribution d’électricité. En l’état, elle ne permet pas aux gestionnaires des réseaux de distribution d’assurer leurs missions de service public, ni de répondre aux besoins des clients, ni d’accompagner la transition énergétique et l'avènement de l'économie numérique. Pire, elle n’hésite pas à demander des efforts de productivité inaccessibles et à sacrifier le pouvoir d’achat des consommateurs français sous prétexte d’améliorer la compétitivité des entreprises.
La CFE énergies dénonce en outre la précipitation de la CRE à faire évoluer dans l’urgence le tarif sur des bases plus que contestables alors qu’elle pouvait aller jusqu’au terme de la période tarifaire actuelle du TURPE 4 (soit fin 2017) pour construire un tarif digne de ce nom et qui réponde réellement aux défis du XXIème siècle.
Parce qu'il est garant de l'intérêt général et qu'il lui incombe de préserver les infrastructures essentielles du pays tout en mettant en œuvre des politiques énergétiques et industrielles responsables qui préparent l'avenir du pays, il revient désormais au gouvernement d’exiger de la CRE qu’elle revoie sa copie. C’est d’autant plus essentiel que ce projet tarifaire de la CRE n’aurait finalement pas d’autre conséquence que d’empêcher la transition énergétique et de fragiliser le service public.
La CFE énergies est plus que jamais mobilisée pour défendre la qualité du service public de distribution d’électricité et une politique industrielle du pays soutenue par les investissements dans les réseaux électriques. Il appartient désormais au gouvernement de prendre ses responsabilités.