Dans le contexte de recomposition syndicale résultant des récentes élections professionnelles à la SNCF, l'échec de la fusion UNSA et CFE-CGC n'est pas le moindre élément.

Preuve que la recomposition peut être souvent synonyme de décomposition, la  SNCF a été l'une des premières grandes entreprises à expérimenter la loi de "modernisation sociale" qui réduit considérablement le pluralisme syndical. 

Malgré la volonté affirmée des états-majors de l'UNSA et de la CFE-CGC, à la SNCF, la CGC cheminote a décidé de faire alliance avec FO.

Aujourd'hui avec un tout petit peu moins de 30% les organisations UNSA et CFDT-FGAAC n'obtiennent pas le score indispensable pour pouvoir conclure des accords dans l'entreprise publique.

Malgré sa place de seconde organisation syndicale (18% des suffrages), l'UNSA cheminote est isolée.

Mais elle semble avoir trouvé une nouvelle voie innovante pour briser cet isolement.

Dans une interview publié par "les Clés du social" en date du 14 avril dernier, voici ce que peut lire l'internaute...

• "Une entente avec les réformistes CFDT-FGAAC? C'est une ânerie. Je me sens plus proche de la CGT" déclare le responsable UNSA de la SNCF (Jean-Daniel BIGARNE, Secrétaire Général).

• Nombreux sont les observateurs extérieurs et internes à la SNCF qui avaient entendu le même dirigeant souhaiter ardemment un résultat supérieur à 30% (résultats de l'addition UNSA-CFDT-FGAAC) permettant de ne plus s'en remettre à la forte minorité de blocage et à l'action souvent cogestionnaire (en terme de relations sociales) de la CGT.

Devant l'échec des 30%, le revirement soudain du premier responsable de l'UNSA cheminots n'a pas manqué de provoquer des réactions au sein même de cette organisation. Et d'interroger les responsables des autres syndicats ainsi que les plus hauts dirigeants de la SNCF sur la capacité à maintenir une identité à l'UNSA.

A défaut, la récente réussite de l'UNSA à la SNCF (avec +3,5%) pourrait bien apparaitre comme un résultat en trompe-l'oeil.