Organisations
Référendum sur fond de menace de délocalisation chez Fiat
Reprenant une méthode déjà utilisée en Allemagne, la direction du groupe Fiat a fait voter par les salariés de Mirafiori la remise en cause de leurs acquis sociaux.
Investissement contre menace de délocalisation de la production, le patron du groupe automobile italien fait sortir son groupe de la convention collective de la métallurgie.
Les sacrifices, c'est pour les autres. Rien d'original en ce qui concerne le patron de Fiat, Sergio Marchionne, l'un des patrons de l'industrie automobile mondiale les mieux rémunérés. Reprenant à son tour une méthode déjà utilisée par des constructeurs allemands et américains, le patron de Fiat a organisé un referendum auprès de 5 400 salariés de son groupe.
- La question était simple : soit ils acceptaient de renoncer à l'essentiel de leurs acquis sociaux, soit la production de leur usine était délocalisée aux États-Unis ou au Canada.
C'est pour l'immédiat, une victoire pour Sergio Marchionne, d'autant que 5 usines auraient entériné l'accord proposé et approuvé, à une légère majorité, par les salariés du site de Mirafiori à Turin... Désormais, les salariés du groupe ne dépendront plus de la convention collective de la métallurgie et auront un statut spécifique.
- La production se fera 6 jours par semaine, avec des équipes tournant 24h sur 24h. Les pauses seront réduites, le nombre d'heures supplémentaires maximales triplé. Des sanctions sont en outre prévues en cas d'absentéisme jugé anormal.
Fort des résultats de la consultation, la direction du groupe a annoncé qu'elle investirait plus de 1 milliard d'euros à Mirafior. Elle prévoit un investissement total de 20 milliards d'euros d'ici 2014 dans le pays, pour y doubler la production... À condition que l'Italie retrouve sa compétitivité.
Voilà qui laisse supposer de nouvelles pressions sur les salariés italiens, d'autant que ce qui se passe fait figure de test sur l'aptitude de l'Italie à se réformer pour les uns, de test sur la capacité de résistance des travailleurs au sacrifice de leurs droits sociaux pour les autres. On remarquera que ce chantage à la délocalisation, fait au détriment des salariés, évite de poser la question des erreurs stratégiques du groupe et de l'obsolescence d'une gamme qui a pénalisé la marque depuis de longues années.