Les articles portant sur la compagnie aérienne Raynair se multiplient et se ressemblent. Je vous invite à lire un article paru dans Liaisons sociales (décembre 2012, n° 137, pp. 46-49). Raynair y est comparé à Easyjet et il n'y a pas photo : les conditions d'emploi de la compagnie irlandaise sont véritablement hors normes.

Nous savions que « low cost » rimait assez mal avec « avancées sociales » mais Raynair décroche le pompon : conditions de travail dégradées, pratiques limites en matière de droit du travail, chasse aux « fortes têtes » au sein de l'entreprise. Cela va sans dire mais le dialogue social semble inexistant, faute de combattants combattus. Ajoutons au tableau un gentil chantage à l'emploi exercé par Raynair sur des collectivités locales régionales : pour que les avions atterrissent sur les tarmacs des villes de province, des « marges arrières » sont attendues de la part du transporteur aérien (cf reportage diffusé sur France 2, Envoyé spécial, diffusion du jeudi 9 mai 2013). Alors à quoi joue Raynair ? 

Situation inacceptable mais en attendant...

Raynair, c'est 9 000 salariés. Malgré les conditions de travail difficilement qualifiables pour un pays d'Europe de l'ouest, les salariés de cette entreprise ont besoin d'un salaire de subsistance. La question n’est pas négligeable dans un contexte où les pilotes de ligne sont pour une grand part obligés de s’expatrier dans les pays du golfe ou en Asie pour trouver des débouchés.

Le boycott de cette compagnie est-il la bonne solution à long terme ? Comment contraindre la direction de cette entreprise à adopter des pratiques vertueuses et respectueuses de ses salariés ?

La solution à cette question doit sûrement résider entre la responsabilité individuelle de chacun (via un acte de consommation éclairé) et des pressions bien senties de la part des pouvoirs publics, efforts nécessairement conjugués de l’Europe et des États membres.