Organisations
Qui sont ceux qui soufflent le travail à l’oreille des candidats ?
Ils sont politiciens, universitaires ou bien représentants de la société civile, ils font, ou non, la Une des journaux, s’expriment, ou non, dans les médias, ont adhéré, ou non, au parti avec lequel ils partagent leurs travaux… Conseillers officiels, comme « travailleurs de l’ombre », experts indépendants ou consultants engagés, les idées de ces « souffleurs de social » filtrent plus ou moins habilement auprès des candidats déclarés aux élections présidentielles. Si les modes et l’intensité de l’influence divergent, tous ont un point commun : ils font partie de l’environnement « économique et social » des présidentiables, ils forment un véritable « terreau » dans lequel naissent les programmes.
Partie émergée
Il y a donc les personnalités politiques, la partie émergée de l’iceberg : les anciens ou actuels ministres de l’économie ou de l’emploi, telle Martine Aubry auprès de François Hollande ; les parlementaires, comme Arnaud Robinet, député de la Marne, auprès du bientôt candidat de l’UMP, ou bien Karima Delli, députée européenne, auprès d’Eva Joly ; les simples conseillers régionaux, comme Marie-Christine Arnautu auprès de Marine Le Pen ; ou bien encore les jeunes pousses militantes comme Leila Chaibi, du collectif l’Appel et la Pioche, pour Jean-Luc Mélenchon.
Et puis, au delà des pourvoyeurs officiels d’idées que sont les Think tanks, il y a ceux que l’on connaît un peu moins : syndicalistes, consultants RH, et universitaires, économistes et sociologues, sollicités directement par les partis pour leur expertise, et/ou leur réseau.
« Travailleurs de l’ombre »
Autour de François Hollande par exemple, c’est une véritable machine de dialogue social, animée par deux anciens syndicalistes CFDT Marc Deluzet et Jacky Bontems, qui s’est créée au printemps dernier. Ceux-ci organisent régulièrement des réunions d’experts, notamment autour de l’Institut Erasme. A l’UMP aussi on s’active. Il y a un an, Jean-François Copé créait un « Conseil des clubs et des Think Tanks », que dirige aujourd’hui Thierry Baudier, habilité à produire des idées en vue des élections présidentielles. Au MoDem, à l’intérieur, comme à l’extérieur du « shadow cabinet », dont Robert Rochefort est le responsable économique, on écoute aussi les experts.
Ailleurs également, on consulte, et on s’inspire, à tout-va : le Front de Gauche se rapproche des « Economistes Attérés » et compte sur son vivier particulièrement riche de syndicalistes ; Europe Ecologie-Les Verts se tourne volontiers vers les associations et insiste sur la santé au travail. Au Front National, on cherche avant tout à crédibiliser un programme économique ayant pour condition sine qua non la sortie de l’euro. Mais en matière de travail ou de social, peu, sinon aucun, nom d’expert ne filtre.