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18 / 01 / 2012 | 5 vues
Laurent Aubursin / Abonné
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Plan de rigueur chez Areva

Après de nombreux atermoiements, Areva–groupe public nucléaire détenu à 87 % par l’État a clarifié, le 13 décembre, les conséquences sociales de son plan d’action stratégique, baptisé « action 2016 ». Son nouveau patron, Luc Oursel, a prévu des cessions pour 1,2 milliard d’euros, « dont la liste demeure inconnue, ce qui plonge l’ensemble des filiales dans l’expectative », souligne le syndicat FO d’Areva et une réduction des coûts visant à générer un milliard d’euros d’économies annuelles.

Pour ce faire, les salaires seront gelés en 2012 « mais comme le plan court jusqu’en 2016, rien ne dit que le gel ne sera pas reconduit », fait remarquer Philippe Launay, délégué central FO. Outre 1 200 à 1 500 suppressions d’emploi en Allemagne, les embauches en France dans les fonctions « support » (finance, ressources humaines, administration, contrôle de gestion) seront également gelées « le temps nécessaire », a précisé le patron d’Areva.

« Les effectifs se réduiront au fur et à mesure des départs naturels », a-t-il ajouté, estimant entre 200 et 250 par an le nombre de ces départs dans les fonctions « support », qui emploient 6 000 salariés en France.

Sur toute la durée du plan, plus d’un millier de postes pourraient être supprimés malgré la garantie de Bercy qu’il n’y aura « aucune suppression de poste, aucun plan de départ volontaire et aucune conséquence sur les sites français ». Le ministre de l’Économie, M. Baroin, s’engageant à ce que l’emploi « ne soit pas une variable d’ajustement » dans les entreprises où l’État est actionnaire. Ce qui n’a pas empêché les représentants de l’État, selon Luc Oursel, de voter le plan stratégique au conseil de surveillance d’Areva le 12 décembre... Ce même jour, le comité de groupe européen d’Areva a réclamé la suspension du plan en attendant une mission d’expertise sur l’emploi.

Selon Areva, ce plan est nécessaire pour adapter le groupe aux conditions du marché post-Fukushima. « Le Japon, qui représente 12 % du carnet de commandes d’Areva, et l’Allemagne 6 %, n’affectent qu’à la marge les activités d’Areva », souligne Yann Perrotte, représentant FO au comité de groupe France Areva, rappelant que le carnet de commandes est à plus de 40 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de 9 milliards. Quant à la perte opérationnelle, autour de 1,5 milliard d’euros, affichée par le groupe, elle est due en grande partie à la dépréciation de la société minière UraMin, achetée en 2007 pour 1,8 milliard d’euros et qui ne vaut plus aujourd’hui que 410 millions d’euros.

Une chute si importante que le ministre de l’Industrie a demandé à ses services une étude « sur les conditions de cette acquisition pour essayer de comprendre ce qui s’était exactement passé »...
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