Une étude de l’Unedic qui renforce les inquiétudes formulées sur la réforme de l'assurance chômage de 2019-2021
L’Unedic a publié le 20 mars 2025 une étude sur l’évaluation de la réforme de l’assurance chômage menée en 2019-2021. Pour rappel, notre organisation syndicale avait bataillé contre ces textes injustes devant le Conseil d’Etat et s’était opposée aux différents décrets imposés par l’exécutif puisqu’ils diminuaient drastiquement les droits des demandeurs d'emplois et venaient sanctionner notamment les plus précaires.
L’étude de l’Unedic est venue renforcer nos inquiétudes
Pour rappel, la réforme avait introduit un allongement de la durée de travail pour l’ouverture des droits (avoir travaillé six mois au lieu de quatre mois), la fin du rechargement des droits, la modification du calcul de l’allocation chômage entrainant une baisse de la l’allocation (avec la prise en compte des jours non travaillés) ainsi que la dégressivité des allocations.
L’Unedic estime que parmi ces 3,3 millions d’allocataires, environ 1,5 million ont été impactés par cette réforme.
Sans surprise, le durcissement des conditions d’ouverture de droits « s’est traduit par un moindre accès à l’indemnisation du chômage, principalement pour les personnes en contrat de courte durée, les plus jeunes et les personnes peu diplômées ». Si bien que chaque année « 190 000 personnes n’atteignent plus les conditions et 285 000 les atteignent, mais plus tard ».
Cette baisse du nombre de demandeurs d'emplois indemnisés touche avant tout les plus précaires – en particulier les jeunes et les moins diplômés selon l’étude –qui se sont vus contraints d’accepter des contrats toujours plus précaires, et ce alors même que le gouvernement arguait que cette réforme permettrait de lutter contre les contrats courts.
Par ailleurs, l’Unedic relève que la réforme du mode de calcul de l’allocation en réduit le montant pour près de 1 million de personnes aux parcours fragmentés. L’allocation journalière a baissé ainsi de 17% en moyenne.
Pour le reste, la dégressivité ne cible qu’un petit nombre d’allocataires, environ 3%. Ce dispositif aurait légèrement accéléré l’accès à l’emploi, et ce d’autant plus que le niveau de dégressivité est élevé.
Toutefois, les intéressés disent avoir dû faire des concessions importantes, ainsi 4 personnes sur 5 ont déclaré avoir fait au moins un compromis sur le rythme de travail, la qualification, le trajet, les horaires, le salaire ou en encore la conciliation vie privée.
Du côté des mesures concernant les employeurs, le dispositif de bonus-malus a entraîné une baisse limitée du nombre de séparations et reste également peu désincitatif pour les entreprises ayant les taux de séparation les plus importants.
Au total, l’ensemble de ces mesures ont permis au régime d’économiser près de 2,3 milliards d’euros par an en régime de croisière.
Le gouvernement a donc bien réalisé des économies sur le dos des demandeurs d'emplois, qu’il récupère actuellement par ponctions unilatérales directement dans les caisses de l’Unedic pour financer le dispendieux dispositif France travail.