Regards sur l'entreprise: Les nouvelles aspirations des jeunes diplômés
Chacun s'accorde à reconnaître que de profondes évolutions se profilent sur l'organisation des entreprise, et, au-delà de l'impact de l'accélération technologique, les nouvelles aspirations qui s'expriment tant sur les conditions et la qualité de vie au travail, l’extension du télétravail, la semaine de 4 jours, l'équilibre vie professionnelle et vie privée que les méthodes de management ( entre autres), sont autant de sujets qu'il faudra nécessairement intégrer désormais dans les débats....
A cet égard, deux récentes études (*) sur :
- Le regard des cadres dirigeants et des managers sur l’évolution de l’entreprise d’ici 2030
- Le regard des jeunes diplômés des écoles de commerce et d’ingénieurs
Sur la période mise en perspective dans ces études, on notera notamment :
- 87% des managers et mêmes 91% des dirigeants jugent que leur entreprise aura changé d’ici 2030, dont près de la moitié « beaucoup ».
- Les enjeux sociaux et sociétaux sont actuellement perçus comme ceux ayant le plus fort impact sur les entreprises :
- Le changement du rapport au travail de la jeune génération (82%) et les difficultés à recruter et fidéliser les collaborateurs (78%) arrivent en tête des transformations à plus fort impact sur les entreprises pour le management, devant la diffusion de l’IA (72%), la prise en compte des enjeux RSE (69%) et le télétravail (68%).
- 82% jugent souhaitable pour leur entreprise l’importance accrue des indicateurs extra-financiers dans la performance de l’entreprise,
- 80% le développement du management de transition,
- 76% l’extension du télétravail,
- 73% le passage à la semaine de 4 jours,
- 72% le recours accru à l’IA,
- 63% le recours accru aux free-lance et prestataires extérieurs
- et 61% la réduction de l’espace de leurs locaux.
- 70% des dirigeants s’accordent à dire qu’un nouveau modèle d’entreprise sans locaux physiques, ni horaires fixes, serait un progrès,
- Près de neuf dirigeants et managers intermédiaires sur dix considèrent que « le travail a perdu sa place centrale pour les jeunes générations » et que la réforme des retraites fait de l’emploi des seniors un sujet crucial pour les entreprises et leur direction DRH
- Près des trois quarts font le constat que les jeunes diplômés recherchent moins de CDI au profit de contrats plus souples... alors que dans la priorisation des enjeux RH, ce sont d’abord les conditions de recrutement et de fidélisation qui comptent.
- L’entreprise ne fait plus rêver. Seule une courte majorité de jeunes diplômés (54%) des écoles de commerce et d’ingénieurs déclare aujourd’hui que l’entreprise lui « fait envie ».
- Le modèle de la carrière linéaire traditionnelle en entreprise a vécu, place à des trajectoires plurielles ! Seuls 13% des jeunes diplômés disent vouloir faire carrière toute leur vie dans la même entreprise, 36% souhaitant faire carrière en entreprise mais en en changeant régulièrement, 32% préférant alterner différents statuts et métiers avec des passages en entreprise et 18% optant pour mener une vie sans passer par le salariat en entreprise (freelance, création d’entreprises, engagement associatif…).
- Sur le rapport au travail de leur génération, 80% des jeunes diplômés disent partager l’idée que « s’il reste important, le travail a perdu sa place centrale pour les jeunes générations aujourd’hui ».
- 92% des jeunes diplômés disent que réussir leur vie personnelle compte plus que réussir leur vie professionnelle et, dans l’arbitrage entre temps libre et argent, 67% arbitrent en faveur du temps.
- 64% des jeunes diplômés (69% des femmes et 59% des hommes ; 69% des « ingénieurs » et 58% des « commerciaux) considèrent que les patrons et dirigeants des grandes entreprises ne comprennent pas bien le monde et ses changements
- 66% (70% des femmes et 63% des hommes ; 75% des « ingénieurs » et 56% des « commerciaux) estiment que les patrons et dirigeants n’ont pas compris qu’il fallait limiter les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités.
- 73% (82% des femmes et 65% des hommes ; 79% des « ingénieurs » et 65% des « commerciaux) jugent que les patrons et dirigeants des grandes entreprises ne sont pas assez sensibles à l’urgence climatique.
- 86% font le constat que les patrons et dirigeants de grandes entreprises ne comprennent pas les aspirations et les attentes des jeunes, dans un diagnostic partagé là autant par les femmes que par les hommes, et par les commerciaux que les ingénieurs.
- En revanche, 83% des jeunes diplômés ont une bonne image des PME (56% des grandes entreprises privées, 38% des multinationales)
- Près ou plus de huit jeunes diplômés sur dix jugent ainsi souhaitable dans les années qui viennent l’importance accrue des indicateurs extra-financiers dans la performance de l’entreprise, l’extension du travail, le passage à la semaine de 4 jours et le développement du management de transition.
- Enfin une majorité relative de jeunes diplômés arbitre en faveur de l’autonomie individuelle face au collectif.
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